Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a affirmé, hier, la disponibilité de 7 médicaments anticancéreux sur les 12 qui connaissent une rupture.
Par Sihem Bounabi
Le ministre a souligné que «des dispositions ont été prises pour faire face aux perturbations liées à la disponibilité des médicaments destinés au traitement du cancer et des efforts sont déployés pour que chaque semaine on réceptionne un médicament qui est sous tension». Il a précisé qu’«hier encore, la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) a réceptionné deux médicaments destinés au traitement des cancéreux qui étaient en rupture, ce qui fait 7 médicaments d’oncologie actuellement disponible sur les 12 qui sont en rupture. Pour ce qui est des 5 manquants, il a affirmé que des démarches sont en cours pour les acquérir le plus tôt possible sur le marché mondial. S’exprimant en marge de l’ouverture de la Rencontre nationale sur les médicaments essentiels, sous le thème : «Médicaments essentiels : Pour un meilleur accès aux soins», le ministre a tenu à souligner que grâce aux efforts de l’Etat, le taux de disponibilité des médicaments essentiels est passé de 67 % à 85 % des besoins nationaux.
En outre, lors de son allocution d’ouverture de la rencontre , en présence de l’ambassadeur de l’Union Européenne en Algérie, du représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé en Algérie et du représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement en Algérie, des cadres ministériels, professeurs et experts en la matière, Abdelhak Saihi a aussi souligné «la détermination des hautes autorités du pays à redoubler d’efforts pour permettre la disponibilité des produits pharmaceutiques en général et les médicaments essentiels en particulier, en mettant l’accent sur la recherche permanente de solutions sûres et pérennes dans ce cadre».
Le taux des médicaments essentiels passe de 67 % à 85 %
Le ministre de la Santé a également insisté sur «la grande importance de la question des médicaments essentiels», estimant que «c’est une composante importante des soins de santé et, par conséquent, c’est l’un des piliers sur lesquels repose tout système de santé efficace».
A cet effet, Abdelhak Saihi a insisté sur la nécessité «de garantir une gestion efficiente des médicaments essentiels et d’œuvrer sans tarder pour offrir les meilleures solutions aux équipes soignantes». Il a mis en avant «l’impératif de la disponibilité des produits pharmaceutiques en général et des médicaments essentiels en particulier», comme il a appelé à «l’implication de tous pour lever les contraintes liées à l’approvisionnement, l’optimisation et la qualité». Il a ainsi réitéré «la détermination des pouvoirs publics à garantir aux citoyens des prestations de soins selon des normes internationales et à consentir le maximum d’efforts pour aboutir à des solutions fiables et durables».
Débureaucratiser l’acquisition des médicaments
Par ailleurs, tout en citant la définition de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui définit que «les médicaments essentiels sont ceux qui répondent aux besoins prioritaires de santé de la population, avec un accès facile et un prix abordable», Abdelhak Saihi a estimé que la problématique de la définition même des médicaments essentiels renvoie à quatre éléments de réflexion.
Parmi eux, la définition même de ces médicaments essentiels en précisant qu’il s’agit non pas d’avoir une approche administrative, mais une approche scientifique pour dresser un profil des médicaments essentiels spécifiques à l’Algérie.
Le deuxième axe de réflexion abordé par le ministre est celui de la garantie de la qualité des médicaments d’autant plus que «nous avons en ce moment le fleuron de notre industrie pharmaceutiques qui commence à prendre forme et à prendre place dans notre économie et là on peut passer à une nouvelle étape qui est la qualité». La troisième problématique abordée par Saihi est celle de la gestion et de la distribution des médicaments. La problématique de la bureaucratie est le quatrième point développé par le premier responsable du secteur de la santé en posant la question «Est-ce qu’aujourd’hui nous sommes capables de débureaucratiser les approches administratives qui sont liées à l’acquisition de ce produit pharmaceutique que nous considérons au vu de la réglementation actuelle au même titre qu’un autre produit marchand, alors qu’il y a une différence nette. Ceci du fait qu’un produit marchand peut attendre, alors qu’un produit médicamenteux est une urgence».
Le ministre a affirmé que dans le projet du gouvernement relatif au marché public «il faudrait singulariser le médicament et le laisser loin de la bureaucratie pour qu’il soit à la portée du malade parce qu’en finalité nous voulons avoir plus de garantie pour la prise en charge des malades».
Abdelhak Saihi a rappelé que la feuille de route et le plan d’action mis en place par le ministère de la Santé ont pour principal objectif de fournir et assurer les meilleurs services aux patients.» En affirmant que «le ministère de la Santé, à travers ses programmes, aspire à employer toutes les compétences et ressources logistiques afin d’atteindre ces objectifs». Il est à noter que cette rencontre a été organisée dans le cadre du projet «Réponse solidaire européenne à la Covid-19 en Algérie» par le Ministère de la Santé en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement et l’Union européenne. Lors de cette rencontre, des experts nationaux et internationaux sont intervenus sur différentes thématiques, dont notamment les «Enseignements de la gestion et de l’accès des médicaments essentiels dans le pays», le «risk-management dans les achats publics» et la «Gestion des médicaments essentiels en milieu hospitalier dans le pays : vers un usage rationnel». n