La stérilité touche 40% de la frange masculine en Algérie. Ce chiffre, donné aux Journées médico-chirurgicales d’El Oued, invite à repenser la manière dont cette pathologie est perçue dans un pays comme le nôtre, où la responsabilité est incombée directement à la femme.
Le représentant des praticiens privés Brahim Mida a indiqué, dans une communication, « les mesures de prises pour le diagnostic et le traitement de la stérilité chez l’homme » et estime qu’un «traitement ne peut être possible que dans le cas où les stéréotypes incombant la responsabilité à la femme sont bannis définitivement». Les problèmes de l’infertilité se sont inversés, touchant aujourd’hui plus d’hommes que de femmes. Le taux d’infertilité chez le couple est passé de 15% à 20% au cours des dernières années. En effet, sur 100 couples, 20 n’arrivent pas à concevoir d’enfant durant les deux premières années de mariage. Mais depuis quelques années, les consultations pour les problèmes de fertilité ont sensiblement augmenté. « Le taux d’hommes présentant des anomalies dans leurs spermogramme et spermocytogramme est en augmentation », témoignent des spécialistes, qui expliquent toutefois qu’il n’existe pas de causes directes à l’infertilité, mais nombre de facteurs font qu’il y ait une «régression» de la fertilité chez l’homme. Il s’agit, à titre d’exemple, des problèmes liés à l’environnement, notamment en ce qui concerne l’alimentation, comme les hormones que l’on donne aux poulets ou le surdosage de pesticide dans l’agriculture, sans oublier le retard de l’âge du mariage, l’influence de l’alcool, la drogue ou la cigarette. Pour ces raisons, les couples sont invités à demander l’avis d’un spécialiste après six mois de vie conjugale car, certaines « stérilités sont plus difficiles que d’autres à traiter », notamment pour une femme de plus de 40 ans. L’espoir de voir un couple « enfanter» a augmenté avec l’assistance médicale à la procréation (AMP), qui a soustrait des couples de la stérilité. Fin 2016, la Société algérienne de médecine de la reproduction (Samare) a indiqué que 400 000 couples souffrent de stérilité. Pour précision, les Journées médico-chirurgicales ont été clôturées, hier, avec la présence de près de 400 praticiens, en plus de 20 professeurs maîtres de conférences, exerçant au niveau des facultés de médecine et des centres hospitalo-universitaires du pays. Il a été abordé au cours de deux jours les problèmes liés à la profession et des patients.<