Le président du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) Sami Agli a insisté, hier, sur l’urgence de mettre en place des mécanismes pour éviter tout choc économique post Covid-19. «Nous connaissons les problèmes économiques du pays. Nous devons agir très rapidement, car l’économie n’attend pas», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale, estimant que «la crise sanitaire actuelle est une opportunité pour tester les modèles économiques qui ont prouvé leur succès ailleurs», a-t-il souligné.
Face à une crise qui met en péril des milliers d’entreprises privées, avec le risque de cessation de leurs activités et de mise au chômage de centaines des milliers d’employés, M. Agli n’a pas hésité à appeler les pouvoirs publics à des actions «fortes» dont la suspension des redevances fiscales pour ces entreprises. «L’Algérie a le choix de sauver les entreprises privées et les maintenir debout après la crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui. Les autorités publiques doivent faire un arrêt, de quelques mois, des recettes d’impôts», a plaidé le patron du FCE, expliquant que les conséquences du coronavirus se ressentiront encore plusieurs mois après la fin de la pandémie et «nos entreprises ne sont, malheureusement, pas assez fortes pour pouvoir résister», a-t-il prédit.
Mettant l’accent sur l’importance du secteur privé dans le levier économique «l’invité de la rédaction» de la Chaîne III a souligné que les entreprises privées sont «un acteur clé pour le développement de toute économie dans le monde». «Nous n’avons pas vu, à travers le monde, une économie qui a réussi sans l’investissement des acteurs privés», a-t-il soutenu.
En guise de solutions préconisées par le FCE dans le cadre d’un plan de sauvetage de ces entreprises, M. Agli dira que celles-ci sont substantiellement inscrites en perspective de la période «post-Covid-19». «Nous avons déjà commencé à nous préparer à la post-crise. Notre mission principale aujourd’hui est d’accompagner les acteurs économiques pour garder les emplois et éviter une crise sociale», a-t-il expliqué dans ce sens.
Le président du FCE ne manquera pas non plus d’appeler les banques à «jouer leur rôle» et à «accompagner les acteurs de l’économie algérienne, notamment en matière de crédits bancaires sans bénéfices». Et d’ajouter que la «crise multiple» est «le bon moment pour lutter contre l’informel qui est très présent chez nous». L’Etat «doit récupérer une bonne partie de l’argent qui se trouve dans ce circuit», a-t-il insisté.
Faisant un bilan de la prestation des entreprises algériennes en 2019, le même responsable dira que cette période «n’a pas été florissante». Une mauvaise année provoquée par «la crise politique, entre autres», notera-t-il. «La crise sanitaire a compliqué la situation. De plus, ces crises ont dévoilé la fragilité et la vulnérabilité de notre économie, mettant en cause la mauvaise gouvernance et les mauvaises décisions prises auparavant», poursuivra-t-il.
«Après la crise sanitaire actuelle, nous assisterons au changement de politique économique mondiale. Le Coronavirus va redessiner la carte économique mondiale. Il y aura certainement un avant et un après le Corona. Nous allons assister à l’émergence de nouvelles puissances et la chute d’autres», prédit à son tour le président du FCE, abondant dans le même sens des nombreuses analyses prévoyant une nouvelle distribution des cartes sur la scène économique mondiale. n