Lundi 4 juillet, le Front Polisario a fermement dénoncé l’interdiction par Rabat de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, de se rendre à Laâyoune et d’effectuer sa première visite dans les territoires sahraouis sous domination marocaine, et déploré l’« absence totale d’une volonté politique » du royaume « de s’engager de manière constructive » dans le processus de paix parrainé par les Nations unies.
Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordinateur avec la Mission pour l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO), Sidi Mohamed Omar, a déclaré : « Les Nations unies ont annoncé lundi que Staffan de Mistura, qui a entamé samedi une visite dans la région, a décidé de ne pas se rendre au Sahara occidental », une visite pourtant annoncée officiellement vendredi dernier par leur porte-parole, Stéphane Dujarric.
Il a ajouté: « Le Front Polisario dénonce avec force le recours à nouveau par l’occupant marocain aux méthodes d’obstruction et de tergiversations en vue d’empêcher l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies de se rendre au Sahara occidental », ce qui dénote, selon le diplomate sahraoui, que « le Maroc n’a aucune volonté politique de s’engager de manière constructive dans le processus au Sahara occidental », parrainé par l’ONU.
« En faisant obstruction à la visite de Staffan de Mistura au Sahara occidental, l’occupant marocain tente d’empêcher ce dernier de connaître la réalité sur le terrain dans les territoires occupés et de découvrir la répression menée par les autorités de l’occupation contre les civils sahraouis et les militants des droits humains », affirme Sidi Mohamed Omar. Le diplomate sahraoui a tenu à préciser que « ce n’est pas la première fois que l’occupant marocain empêche, en toute impunité, un envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental de se rendre dans le territoire occupé, dans le cadre de son mandat tel que défini par le secrétaire général de l’ONU et approuvé par le Conseil de sécurité ».
Dans le même contexte, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies a précisé aussi que le Maroc « tente souvent de poser des conditions préalables au déplacement d’un envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental ». Ainsi, a-t-il poursuivi, « le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies doivent prendre leurs responsabilités et imputer à l’occupant marocain la responsabilité d’entraver les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, comme son interdiction de sa visite officiellement annoncée dans le territoire occupé ».
A cet effet, le Front Polisario a appelé les Nations unies à « agir en toute transparence » pour « déterminer les raisons qui ont conduit à l’annulation de la visite de Staffan de Mistura au Sahara occidental ». « L’impunité encourage l’occupant marocain à poursuivre sa politique d’obstruction qui compromet gravement les perspectives de relance du processus de paix en vue de parvenir à une solution pacifique, juste et durable au conflit au Sahara occidental », a conclu Sidi Mohamed Omar.
Pour rappel, Rabat continue de prôner la reprise des « tables rondes », un format que l’Algérie considère comme « contre-productif » et retardant inutilement des négociations directes entre les parties belligérantes concernées. Les tables rondes, organisées à Genève en 2019 suivant une résolution de l’ONU, étaient censées réunir le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Elles semblent aujourd’hui dépassées par le cours de l’histoire et la reprise des armes depuis la décision du Maroc de rompre le cessez-le-feu dans la zone tampon de Guerguerat en novembre 2020.