Le vaccin anti-Covid-19 CoronaVac produit sur le site de Saidal à Constantine, en partenariat avec les laboratoires chinois Sinovac, devrait bientôt recevoir son homologation par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’étape ultime avant sa mise sur le marché. C’est dans cet objectif, entre autres, que le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Djamel Benbahmed, a eu des discussions avec le directeur général de Sinovac, Gao Qiang, et la délégation qui l’accompagne.

PAR INES DALI
A l’issue de la rencontre, Benbahmed a affirmé que la visite du partenaire chinois permet de «constater les efforts soutenus par les deux parties, et de préparer aussi la validation prochaine du site de Constantine du groupe Saidal par des experts de l’OMS afin de permettre l’exportation du vaccin vers des pays de l’Afrique». Pour sa part, la présidente-directrice générale du groupe Saidal, Fatouma Akcem, a indiqué que les axes abordés avec la délégation chinoise ont porté, entre autres, sur «l’état de la production du vaccin anti-Covid-19 sur le site de Constantine qui évolue d’une manière très satisfaisante pour la partie algérienne et chinoise». Elle a ajouté que les discussions ont également porté sur «la possibilité de vacciner les enfants au-delà de l’âge de trois ans par le CoronaVac, et son efficacité contre le variant Omicron». Deux éléments importants au moment où l’Algérie étudie l’éventualité de vacciner la catégorie des moins de 18 ans, et à une étape cruciale de la pandémie de coronavirus qui, selon les scientifiques, verra une prédominance du nouveau variant. Quant à la commercialisation du CoronaVac en Algérie, elle est attendue dans «les prochaines semaines», selon le président de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), Kamel Mansouri, qui a soutenu que ce vaccin répond aux normes internationales. «Nous espérons enregistrer le vaccin avant la fin du mois de décembre en cours pour pouvoir le mettre sur le marché dans quelques semaines», a-t-il précisé. Pour sa commercialisation à l’international, la procédure veut que le site qui le fabrique «doit absolument être certifié aux normes et aux standards de l’OMS. C’est une garantie et c’est un label de qualité pour l’Algérie», a déclaré la directrice de la production et du développement industriel au ministère de l’Industrie pharmaceutique, Nadia Bouabdellah.
«Nous avons déjà un interlocuteur, un point focal au niveau de l’OMS. Ce sont d’ailleurs eux qui ont pris l’initiative de prendre attache avec nous ; c’est au moment où il y a des opérations d’exportations qu’il faut passer par les qualifications de l’OMS», a-t-elle ajouté, expliquant que lorsqu’il y a un transfert de technologie, «c’est le laboratoire hub qui a fourni la technologie qui se porte garant du transfert, donc de la qualité du produit qui a été transféré».

Nouvelles perspectives à explorer
La coopération entre le groupe Saidal et Sinovac devrait se poursuivre, selon le ministre Benbahmed, puisque les deux parties se sont également entretenues sur la possibilité de fabriquer d’autres sérums. C’est dans ce sens que les perspectives d’élargir la gamme de vaccins à produire localement, outre celui anti-Covid, ont été abordées. Les discussions ont porté sur «les voies et moyens de pouvoir élargir et diversifier le portefeuille de vaccins qui seront fabriqués sur le site de outre le Coronavac», a-t-il affirmé. Pour lui, la réunion avec la délégation chinoise est «une opportunité pour asseoir la coopération qui existe déjà entre l’Algérie et la Chine dans le domaine de la production de l’anti-Covid-19», mais aussi pour «mettre en relief les perspectives de projets de transfert de technologies dans la fabrication d’autres vaccins», a-t-il dit, avant de se féliciter que «l’Algérie ait pu, dans un délai record de quatre mois, procéder au transfert technologique pour le Coronavac».
Pour rappel, la production du sérum chinois Coronavac sur le site de Saidal à Constantine a été lancée le 29 septembre. Selon les prévisions, cette unité devait produire un million de doses en octobre, 2 millions en novembre et plus de 5,3 millions à partir de janvier 2022. Outre la satisfaction du marché national, l’Algérie vise l’exportation du vaccin produit localement vers les pays africains. Ce qui pourrait être réalisé après l’obtention du quitus de l’OMS qui a homologué en urgence, avant-hier mardi, le vaccin de la firme américaine Novavax, à la technologie «plus classique et différente des vaccins déjà largement utilisés dans l’Union européenne». L’Agence européenne des médicaments (EMA) avait déjà autorisé, lundi dernier, la commercialisation de ce vaccin, appelé Nuvaxovid.
L’OMS a indiqué, dans un communiqué, qu’il s’agit du 10e vaccin anti-Covid-19 homologué en urgence. Il rejoint les vaccins anti-Covid Covaxin de l’indien Bharat Biontech, Covovax produit par le Serum Institute of India sous licence de l’américain Novovax, de Pfizer-Biontech, Moderna, AstraZeneca, Johnson&Johnson, Sinopharm et Sinovac sur la liste des homologations d’urgence. D’autres vaccins contre le Covid sont en attente de recevoir le feu vert de l’OMS, dont le vaccin russe Spoutnik V car n’ayant pas reçu la documentation complète. La fiabilité du vaccin russe a été validée par la prestigieuse revue médicale «The Lancet».