Les syndicats de l’Education nationale sont impatients de voir le nouveau projet de loi, portant statut particulier des travailleurs du secteur, et demandent du concret depuis que la tutelle a lancé le processus de rencontre bilatérale avec son partenaire social. Mais avec l’examen en Conseil des ministres du projet de loi portant statut général de la Fonction publique, la donne a changé. Les syndicats préfèrent temporiser jusqu’à ce que celle-ci soit présentée et promulguée.
«Il faut attendre que le nouveau statut général de la Fonction publique soit présenté et promulgué pour travailler ensuite sur le statut particulier des travailleurs. Le statut particulier est tributaire du statut général de la Fonction publique qui est une loi référentielle pour tous les secteurs», dit le porte-parole de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), Abdelouhab Lamri Zegar.
Le statut particulier doit «impérativement» être compatible avec celui de la Fonction publique. A ses yeux, «la tutelle peut surseoir à ce projet de loi en attendant de voir si nous allons arracher de nouveaux acquis ou commencer par les chapitres liés aux textes d’introduction», préconise le porte-parole de l’Unpef. Idem pour le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Zoubir Rouina, qui estime qu’il est insensé de réviser le statut particulier des travailleurs de l’éducation avant le statut général de la Fonction publique. «Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs», clame M. Rouina.
La révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation est une revendication commune aux syndicats du secteur. Le partenaire social a, depuis des années, demandé de réviser le statut particulier, afin de corriger ses dysfonctionnements dont celui de 2012 qui, selon des syndicats, a «lésé» plusieurs catégories. Cependant, ces syndicats veulent porter le débat prioritairement sur le dossier du pouvoir d’achat (statut particulier) qui est en baisse et qui a été rouvert dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat. «Le statut particulier n’est pas une priorité dans le contexte actuel. L’urgent est d’améliorer le pouvoir d’achat à travers l’augmentation de la valeur du point indiciaire à 120 DA», dit pour sa part Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). Ce dernier, qui est également coordinateur de la Confédération des syndicats algériens (CSA), exprime l’attachement des syndicats constituant la CSA à leurs revendications et l’éventualité de renouement avec les actions de protestation à la prochaine rentrée sociale.
Pour rappel, le Conseil national autonome des directeurs de l’enseignement moyen (Cnadem) ainsi que le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) se sont, récemment, retirés de la commission mixte chargée de la révision du statut particulier, en dénonçant«l’atermoiement et la tergiversation» de la tutelle qui ne leur a pas présenté son avant-projet de statut particulier. Ces deux syndicats emboitent ainsi le pas au Cnapeste qui a fait part au ministère de son intention de ne pas prendre part aux réunions de travail consacrées au statut particulier et au Satef pour motif de non-publication de la décision portant création de la Commission mixte.
Pour rappel, la révision du statut particulier a été décidée sur instruction du Président de la République Abdelmadjid Tebboune. Le ministre de l’Education Abdelhakim Belabed a affirmé, à cet égard, que son département n’avait ménagé aucun effort pour la prise en charge des revendications soulevées par les différents syndicats agréés du secteur conformément aux cadres juridiques en vigueur, de manière progressive et équilibrée.