Des syndicats ont réagi à la dernière décision du président de la République relative à l’augmentation des salaires sur les deux prochaines années 2023-2024. La hausse des salaires touchera 2,8 millions de fonctionnaires. Le niveau annuel oscille entre
4 500 dinars et 8 500 dinars, selon les grades. Des syndicats applaudissent la décision, mais espèrent avoir plus de détails.
PAR MILINA KOUACI
En effet, le président de l’Union nationale des travailleurs de l’Education et de la formation (UNPEF), Saddek Dziri, a qualifié la décision du Président Tebboune «d’audacieuse et importante». Il a cependant estimé qu’il conviendrait d’attendre l’année 2024 pour atteindre un rééquilibre entre le pouvoir d’achat du fonctionnaire et le niveau des salaires. Il a ajouté que la revalorisation des salaires pour le personnel du secteur de l’Education «doit passer par l’ouverture du dossier des indemnités et pensions», ce qui «apportera un plus» et «aura un impact concret» sur les salaires des fonctionnaires du secteur. A cette occasion, M. Dziri a affirmé que la décision du président de la République «se veut un pas important vers la réalisation des espoirs et aspirations des travailleurs, en attendant des résultats concrets susceptibles d’améliorer le niveau de vie de toutes les franges de la société». De son côté, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (Satef), Boualem Amoura, qui estime que c’est une augmentation bienvenue, pense néanmoins qu’il y a un flou autour du montant de l’augmentation pour chaque catégorie et chaque grade ainsi que la date de son application. «La date effective pour l’application de la prochaine augmentation salariale n’a pas été communiquée. Il n’y a pas non plus de détail sur la valeur de l’augmentation que touchera chaque catégorie et chaque grade», rétorque M. Amoura, qui indique que la décision demeure «flou».
Le secrétaire général du Satef attend que les autorités compétentes livrent plus de détails sur cette mesure, mais estime que l’augmentation décidée par le président Tebboune est «insuffisante car les prix des produits ont explosé ces dernières années». «Quand on aura les détails sur l’application de ladite mesure, on verra que la majorité des travailleurs de la Fonction publique auront été concernés par une augmentation de moins de 5 000 dinars qui sera vite absorbée par l’inflation galopante et le pouvoir d’achat dégradé.» A ses yeux, «les augmentations salariales doivent être conséquentes pour améliorer la situation sociale des travailleurs de la Fonction publique». Le président du Syndicat autonome des fonctionnaires de la santé publique (Safap), Badreddine Koulaibi, a applaudi également la décision du Président. Le secteur de la santé n’a pas connu de revalorisation des salaires ces deux dernières décennies, dit-il. M. Koulaibi estime que la décision du président de la République «vient concrétiser l’une des revendications des travailleurs du secteur de la santé, censée améliorer le niveau de vie de toutes les franges de la société, tout exprimant à ce propos son souhait de «voir les directives du Président Tebboune se matérialiser dans les plus brefs délais». Cependant, il souhaite que la hausse des salaires touche la valeur du point indiciaire et non le nombre de points indiciaires. «Nous préférons qu’il soit procédé à l’augmentation de la valeur indiciaire qu’à la révision du nombre des points», dit-il. Selon des échos qui lui sont parvenus, il y aura une «augmentation de 90 points indiciaires». Ce syndicaliste exige de revaloriser la valeur du point indiciaire actuellement de 45 DA à pas moins de 60 DA. «Seule, une réelle revalorisation salariale satisfera tous les travailleurs», ajoute notre interlocuteur. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, a salué pour sa part «le grand intérêt accordé par les autorités supérieures du pays, avec à leur tête le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à l’amélioration de la situation socio-professionnelle des travailleurs du secteur», exprimant à ce propos son souhait de «voir se concrétiser les directives du Président Tebboune dans les plus brefs délais».
Le secrétaire général de la Fédération de l’information et de la communication, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Ahmed Bouchareb a salué de son côté la décision relative à la revalorisation des salaires.
Il a qualifié cette décision de «courageuse et s’inscrit dans le cadre de la concrétisation des 54 engagements pris par le président Tebboune envers le peuple algérien avant son élection à la magistrature suprême».
Il y a lieu de préciser que la décision du Président survient alors que les syndicats de la Fonction publique réclament une amélioration du pouvoir d’achat et de relèvement de la valeur du point indiciaire à 120 DA, en raison du malaise social qui prévaut dans les différents secteurs. Les syndicats autonomes revendiquent la consolidation du pouvoir d’achat, la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat et de l’indice du coût de la vie. <