La question des salaires continue d’occuper le devant de la scène et figurait, hier encore, au menu du dernier Conseil des ministres de l’année 2022 présidé par le Président de la République. Abdelmadjid Tebboune fait ainsi de la revalorisation des salaires et la préservation du pouvoir d’achat des ménages une priorité de premier plan.
Par Hakim Ould Mohamed
Le président de la République préside, ce jour, une réunion du Conseil des ministres consacrée à deux projets de loi relatifs à la monnaie et au crédit, et aux règles de la comptabilité publique et de gestion financière, ainsi qu’à des exposés portant sur l’augmentation des salaires, le diagnostic et les perspectives des secteurs de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique, et aux secteurs de l’Energie, de la Formation et de l’Enseignement professionnels, et de la Pêche et des productions halieutiques», pouvait-on lire dans le communiqué diffusé hier par les services de la Présidence. C’est clair, le chef de l’Etat fait de la revalorisation des salaires et la préservation du pouvoir d’achat des ménages algériens un cheval de bataille. Preuve en est qu’après les mesures contenues dans la loi budgétaire de l’actuel exercice, se rapportant essentiellement à une baisse de l’IRG-salaire et à la révision des barèmes, à la hausse du point indiciaire de la Fonction publique et à l’institution d’une allocations chômage au profit des demandeurs d’emploi, le Président de la République est revenu à la charge en exigeant de son gouvernement une nouvelle révision des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage en fonction de l’évolution du pouvoir d’achat des Algériens. De nouvelles mesures en faveur du pouvoir de vivre sont ainsi prévues dans la loi de finances du prochain exercice, dont l’entrée en vigueur est prévue dès janvier 2023. D’ailleurs, les orientations d’hier, lors de la réunion du Conseil des ministres, du Président Tebboune, au sujet de cette nouvelle revalorisation des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage interviennent peu après la signature de la loi de finances 2023, dont l’un des messages clés porte sur la préservation du pouvoir d’achat des ménages algériens et le soutien de la croissance. C’est une première que de voir les salaires et les retraites des Algériens revus à la hausse en un laps de temps de moins d’une année. C’est une preuve on ne peut plus franche d’une prise de conscience au plus haut sommet de l’Etat quant à l’impératif de consentir un effort au bénéfice des fonctionnaires, des retraités et des chômeurs, dont le pouvoir d’achat s’est nettement détérioré ces dernières années, sous la pression d’une inflation galopante. Celle-ci, malgré une légère baisse en octobre par rapport à septembre 2022, reste élevée et érode davantage le pouvoir de vivre des petites et moyennes bourses. Selon le dernier bulletin de l’ONS à ce sujet, l’indice brut des prix à la consommation de la ville d’Alger a enregistré une hausse de 0,7% au mois d’octobre 2022 par rapport au mois précédent. Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix à la consommation a enregistré, en d’octobre 2022, une hausse de près de 0,3% par rapport au mois précédent. Au mois d’octobre 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, l’évolution des prix à la consommation était de +8,1%. Le rythme d’inflation annuel (novembre 2021 à octobre 2022 / novembre 2020 à octobre 2021) était de +9,3%. Jeudi, lors de sa rencontre périodique avec les représentants des médias nationaux, le Président de la République, tout en réaffirmant son engagement à poursuivre l’augmentation des salaires des travailleurs et à prendre les mesures nécessaires, l’année prochaine, pour assurer une vie décente aux citoyens, a souligné que ce processus doit être accompagné par «un contrôle des prix». Face à cette inflation persistante, le chef de l’Etat a expliqué que plusieurs mesures allaient être prises l’année prochaine pour préserver le pouvoir d’achat, maîtriser l’inflation, renforcer la production et contrôler les prix. Le chef de l’Etat réitère ainsi, une fois de plus, s’il en faut une autre, son engagement à garantir une vie décente aux citoyens. n