A la veille de la réunion des représentants des pays membres de l’Opep+, prévue ce mercredi 5 octobre à Vienne (Autriche), les indications de la presse économique spécialisée, notamment le journal britannique Financial Time, laissent entrevoir une très probable «décision de baisse de la production» en vue de soutenir le cours du baril marqué par plusieurs mois de recul des prix et de «craintes de ralentissement de la demande mondiale».
Par Nadir Kadi
Les spécialistes du domaine anticipent en ce sens un consensus des pays de l’Opep+ sur une diminution de la production qui pourrait se situer entre 500 000 et 1 million de barils par jour, voire dépasser le cap symbolique du million de barils, soit l’équivalent de près de 1% de la production mondiale.
En effet, premières réunions «en présentiel» et de «niveau ministériel» des pays membres de l’organisation depuis la rencontre du mois de mars 2020. Les discussions devraient principalement se concentrer sur la volatilité du marché du pétrole dans le contexte de sortie de «crise sanitaire», mais surtout des incertitudes sur la demande en raison de la situation géopolitique internationale pour le moins tendue. Le marché du pétrole, après une lente «sortie» des conséquences économiques du «mesures sanitaires», enregistre en ce sens une nouvelle tendance baissière estimée à 30% depuis le «pic» du mois de mars dernier, suite au déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Et dans le détail, après plusieurs variations entre 85 et 120 entre mars et juin 2022, le cours est en baisse presque constante, le baril de Brent de la mer du Nord s’échangeait hier à 85,14 dollars le baril, le baril du Sahara Blend algérien à 88,89 dollars le baril, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain à 79,49 dollars le baril, selon les chiffres du site spécialisé Oil Price. Des prix relativement «bas» pour la saison d’autant que les spécialistes estiment que le pétrole pourrait atteindre les 100 dollars d’ici à la fin de l’année 2022.
Par ailleurs, il est également à souligner que la réalité du marché actuel du pétrole est impactée ces derniers jours par les conditions métrologiques dans le golfe du Mexique mais aussi par l’annonce de la baisse des réserves américaines dans un contexte de rebond de la demande de produits raffinés aux Etats-Unis. En effet, le passage de l’ouragan Ian a forcé les producteurs de pétrole en haute mer américains à interrompre leur production «à hauteur d’au moins 480 000 barils par jour, soit environ 30 % de l’offre de pétrole brut du golfe du Mexique», selon l’analyste Stephen Brannock. <