Après avoir tenté de préparer le marché pétrolier à une augmentation de la production en provenance de l’Opep+, les spéculations sont en train de prendre le chemin inverse, alors que la réunion de l’alliance se rapproche pour se tenir dimanche prochain.

Synthèse de Feriel Nourine
Depuis le début de la semaine, on parle plutôt d’une réduction de l’offre que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, dont la Russie, pourraient décider lors de leurs retrouvailles, le 4 décembre.
Cette réunion interviendra à la veille de la date limite du 5 décembre fixée par l’Union européenne pour trouver un accord sur un plafonnement des prix du pétrole russe, faute de quoi l’importation de brut en provenance de la Russie sera totalement interdite.
Visiblement l’Opep+ n’est pas près de changer sa politique, en dépit des pressions maintenues pour la contraindre augmenter son offre.
En octobre, les 23 pays de l’alliance ont décidé de réduire cette offre de 2 millions de barils par jour, soit l’équivalent de 2% de l’offre mondiale, jusqu’en décembre 2023.
Et rein à l’horizon n’annonce un changement de cap chez l’alliance. Autrement dit, rien n’indique que la toute prochaine de l’Opep+ fera changer la situation via une augmentation.
Sur ce registre, l’Opep a déjà livré la réponse de l’alliance à travers des déclarations du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et son homologue saoudien, Abdel Aziz ben Salmane, qui ont apporté un démenti aux informations du Wall Strett journal faisant état d’une augmentation de 500 000 barils par jour que la production de l’Opep+ s’apprêtait à décider lors de sa réunion.
De son côté, le ministre saoudien, dont le pays est le chef de file de l’Opep, n’a pas écarté de nouvelles restrictions au cas où la situation du marché l’exigeait.
Sur le marché, les prix tentaient hier un rebond, après avoir évolué de manière dispersée la veille. Alors que les stocks de brut américain ont nettement diminué, les investisseurs veulent croire en une possible réduction supplémentaire de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et une inflexion de la politique zéro-Covid du gouvernement chinois.
A l’entame de la journée, le baril de Brent la de mer du nord se négociait à 83,87 dollars, en hausse de 1,01%, après avoir fléchi la veille de 0,19% à 83,03 dollars.
De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) valait 78,95 dollars, soit un gain de 0,96%, après avoir rebondi mardi de 1,24% à 78,20 dollars.
Pendant ce temps, des analystes s’attendent à un statu quo concernant la politique de l’Opep+, c’est-à-dire pas de réduction en vue.
Ces derniers estiment que cette tendance mise en avant pas les spéculations a faibli après l’annonce que le rassemblement du cartel de dimanche prochain prendrait finalement la forme d’une visioconférence, en lieu et place d’une réunion en personne, comme prévu initialement.
«Cela augmente la probabilité qu’ils ne changent rien» à leur quota de production, a estimé Robert Yawger, de Mizuho, interrogé par l’AFP. <