Ce qui était une rumeur balancée par des relais médiatiques marocains samedi a fini par enfler hier. Le retrait du Cameroun du CHAN-2022, qui se tiendra en Algérie du 13 janvier au 04 février prochains, était envisageable à l’heure où nous mettions sous presse. La décision serait motivée par «le manque de garanties sur le plan sécuritaire pour la délégation camerounaise». Un argument farfelu. Lecture.

Par Mohamed Touileb
L’information était à prendre avec des pincettes tant que le Comité local d’organisation (COL) du CHAN-2022 n’avait rien reçu en provenance de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT). Par ailleurs, la sélection locale des «Lions Indomptables» avait déjà engagé sa préparation qui précède le tournoi. Tout ceci n’indiquait pas que ladite équipe envisageait de boycotter le tournoi continental qui se tiendra en Algérie.

L’onde de choc du barrage de mars
Les joueurs de Saidou Alioum sont en regroupement depuis le 11 décembre. Ils ont même disputé et gagné un match de préparation il y a 5 jours contre Canon de Yaoundé à Mbankomo. On voit donc mal comment les camarades de Harisson Djonkep feront l’impasse sur le rendez-vous continental pour lequel ils prendront part avec 17 autres participants.
A aucun moment, la FECAFOOT n’avait émis des réserves sur l’édition algérienne. Et ce malgré des tensions qui ont suivi le match Algérie – Cameroun disputé au stade Mustapha Tchaker (Blida) le 29 mars dernier. A l’issue de ce match ‘’retour‘’ du dernier tour de qualification en Coupe du Monde 2022, les ‘’Verts‘’ étaient hors course pour le Mondial. Depuis, des soupçons de corruption ont été imputés à Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT. Ce dernier a même eu un accrochage physique avec un YouTubeur algérien au Qatar durant le tournoi planétaire.

Eto’o entre apaisement et provocation
Mais l’ancien joueur du FC Barcelone et de l’Inter Milan avait fait un communiqué dans la foulée pour apaiser les esprits. «Je regrette profondément d’avoir perdu mon sang-froid et d’avoir réagi d’une manière qui ne correspond pas à ma personnalité. Je présente mes excuses au public pour cet incident regrettable», avait-il écrit en assurant vouloir «continuer de résister aux provocations incessantes et au harcèlement quotidien de certains supporters algériens». En outre, il avait demandé aux «autorités et à la fédération algériennes de mettre un terme à ce climat délétère avant qu’un drame plus grave ne se produise».
Est-ce que cet incident à Doha a contraint la FECAFOOT à reconsidérer la participation de sa sélection locale au CHAN-2022 ? Il est probable. Mais il faut dire que tout cela intervient à moins de trois semaines de cet événement sur lequel l’Algérie mise beaucoup pour gagner des points dans le dossier de candidature pour abriter la CAN-2025. La manœuvre, si elle est confirmée, ne serait que du sabotage pour interpeller la CAF sur une insécurité qui n’est que le fruit de l’imagination. Autrement, les protégés de Rigobert Song ne seraient pas sortis indemnes de Tchaker après avoir fait le hold-up et pris le ticket pour le Mondial depuis la forteresse des «Fennecs».