Les organisations syndicales du secteur de l’Education nationale demeurent peu rassurées quant au déroulement de la rentrée scolaire des cycles moyen et secondaire, prévue mercredi, soit au lendemain de la reprise des cours du cycle primaire après avoir libéré les établissements pour le référendum populaire tenu dimanche.
Ayant ainsi servi de lieu de déroulement du vote, l’opération désinfection est plus qu’une nécessité sanitaire, rappellent des syndicalistes qui pointent un protocole sanitaire qui n’a pas été appliqué durant la première semaine de la rentrée scolaire dans le cycle primaire en raison notamment du manque de moyens mis à la disposition des écoles.
Les enseignants et les syndicats du secteur ont, à l’unisson, évoqué un «dysfonctionnement dans la fourniture de moyens de prévention, empêchant ainsi les établissements scolaires d’appliquer le protocole sanitaire. Ces syndicats souhaitent toutefois que les Assemblées populaires communales (APC), qui gèrent les établissements du primaire, se rattrapent et que les directions de l’éducation soient à la «hauteur» à l’occasion de la rentrée des classes des cycles moyen et secondaire à partir de demain.
«Certes, nous craignons le rebond épidémique, mais on ne peut spolier continuellement les enfants de scolarité, à condition que les autorités compétentes se «se rattrapent et agissent de sorte à garantir la sécurité des élèves et du personnel afin de limiter les risques de contamination et d’éviter une explosion épidémique», dit le porte-parole de l’Unpef, Abdelouah Lamri Zegar.
Les Assemblées communales ont prouvé leur «déficience» en matière de gestion des établissements du cycle primaire. Mais j’espère que les directions de l’éducation fourniront les moyens humains et matériels pour une rentrée dans des conditions «dignes et respectueuses» du personnel, un soutien et une protection sans failles», insiste notre interlocuteur. «Les autorités compétentes doivent se rattraper, sinon le secteur sera en proie à de sérieuses perturbations», avertit M. Zegar. Il explique que la colère des enseignants et des syndicats du secteur gronde davantage devant les «dysfonctionnements et manques» soulevés aux premiers jours de la rentrée. «Dans le cas où les autorités compétentes ne mettent pas à la disposition des établissements scolaires les moyens nécessaires pour garantir la sécurité des élèves et du personnel de l’éducation, ce sont tous les fonctionnaires du secteur qui risquent de se révolter» pour leur sécurité sanitaire «qu’ils soient militants dans un syndicats ou non», poursuit le porte-parole de l’Unpef. Ce dernier exige de mettre en place une «commission interministérielle composée des ministères de l’Education nationale et de la Santé et des Assemblées populaires de wilaya (APW) afin de suivre l’application du protocole sanitaire dans les établissements scolaires. «Aucun département ministériel ne peut à lui seul assurer le suivi de l’application du protocole sanitaire», estime notre interlocuteur qui appelle les différents ministères à «travailler» de concert au vu de la crise sanitaire qui sévit.
De son côté, le président de l’Organisation nationale des parents d’élèves (ONPE) Ali Benzina, exprime pour la énième fois «sa crainte de la situation sanitaire et du maintien de la rentrée scolaire», notamment après l’enregistrement de cas avérés de coronavirus dans des écoles de Tizi Ouzou, Médéa, Tipasa et Boumerdès, cite entre autre le président de l’ONPE pour qui «la sécurité sanitaire des enfants prime sur leur scolarité». Il fait savoir que les écoles sont dépourvues de moyens de préventions et qu’elles ne sont toujours pas prêtes pour accueillir les élèves. D’ailleurs, renchérit, M. Benzina, les écoles ayant servi de bureau de vote au référendum sur la révision de la Constitution «n’ont pas été désinfectées» jusqu’à l’après-midi d’aujourd’hui (hier), regrette le président de l’ONPE. « Si on nous oblige à envoyer nos enfants à l’école, est-ce qu’en contrepartie les établissements scolaires garantissent la sécurité des élèves et du personnel de l’Education ?», se demande notre interlocuteur, en rappelant les couacs constatés au premier jour de la rentrée scolaire laissant les parents d’élèves «perplexes et incertains». Ce dernier prévoit une tension sur les masques de protection dans les jours à venir. «Nous avons 10 millions d’élèves et des milliers de travailleurs du secteur qui sont dans l’obligation de porter un masque. Mais sommes-nous en mesure de couvrir les besoins des écoles ?», s’interroge encore le président de l’ONPE.