La nécessité de la reprise du programme des interventions chirurgicales ainsi que la réhabilitation des établissements de santé de proximité, à l’instar des polycliniques, sont les deux points principaux sur lesquels a insisté le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid lors de sa réunion hebdomadaire en visioconférence avec les directeurs de la santé de wilaya.
Par Sihem Bounabi
Concernant la reprise progressive des activités normales des infrastructures de santé, dans le contexte de la stabilité enregistrée dans la situation épidémiologique de la Covid-19, le ministre a souligné «la nécessité d’un retour à l’activité normale des hôpitaux à travers la reprise progressive des différentes activités, notamment celles relatives aux programmes chirurgicaux», précisant que ce processus «doit être mené en fonction de la situation de chaque établissement de santé», souligne un communiqué du ministère de la santé.
Abderrahmane Benbouzid a, dans cette optique, suggéré de reprendre le travail avec «les programmes de jumelage entre les différents établissements publics de santé et de ne pas les limiter uniquement entre les établissements du Nord, du Sud et des Hauts-Plateaux». Il a en outre souligné l’importance de la relance du «service de traitement à domicile», notamment pour «les patients qui subissent des chirurgies difficiles et doivent se rendre à l’hôpital pour changer leurs pansements».
Il est à noter que, paralysée par l’afflux massif des malades Covid durant la 4e vague, marquée par la contamination de plus de la moitié du personnel hospitalier, de nombreux services ont pris du retard sur leur programme d’actes de soins et depuis plus d’une année, de nombreuses opérations chirurgicales ont été reportées sur plusieurs mois. Toutefois, depuis près de deux semaines, avec l’accalmie de la situation épidémiologique, la plupart des hôpitaux ont repris progressivement en rouvrant les services transformés en unités Covid pour pouvoir à nouveau accueillir les patients, à l’instar des services d’orthopédie, de dermatologie et d’ORL.
Ouverture des polycliniques 24H/24
Le ministre de la Santé a également appelé à la réhabilitation des établissements publics de santé de proximité, à l’instar des polycliniques, estimant que certains doivent «fonctionner 24H/24». Le ministre a ainsi donné des orientations aux directeurs de santé pour redonner à ces structures leur mission d’assurer des gardes et des services de santé de proximité en les invitants à «œuvrer à fournir des services sanitaires dont le citoyen a besoin, et ce, dans le souci de lui éviter le déplacement aux centres hospitaliers pour bénéficier des prestations accessibles au niveau des établissements de proximité dont certains doivent assurer des prestations 24H/24».
Il est à noter que la plupart des polycliniques et dispensaires de quartier fonctionnent selon des horaires de bureau soit de 8H à 17H, et très peu d’entre elles assurent la garde de nuit et disposent d’un personnel médical insuffisant pour assurer les besoins de santé de la population avoisinante. Le ministre avait confié à ce sujet sur les ondes de la Radio nationale que «70 % des patients qui se présentent au niveau des hôpitaux sont des cas qui auraient pu être pris en charge au niveau des structures de santé de proximité».
Le ministre de la Santé a également instruit les directeurs de santé de wilaya de la nécessité d’ «améliorer les conditions d’accueil» et «le niveau des prestations assurées dans les établissements de santé», notamment, au niveau «des services et départements des urgences médicales». Par ailleurs, dans le cadre du plan national de la modernisation du système de santé en Algérie, il a mis en exergue «l’importance de pallier le retard enregistré dans nombre de projets en raison de la pandémie de la Covid-19», avec pour objectif «de renouveler le système sanitaire», notamment à travers avec la création prochaine de l’Agence nationale de numérisation afin d’assurer l’opération majeure de la numérisation du secteur en Algérie. Le ministre de la Santé a insisté sur l’importance de cette opération de numérisations qui permettra une meilleure prise en charge et un suivi du patient, d’une part, et, d’autre part, une meilleure gestion des hôpitaux avec une base de données actualisée en temps réel des besoins logistiques et humains pour un fonctionnement performant. <