Le programme du gouvernement fraîchement désigné va dans le sens des aspirations nourries par les Algériens, qui réclament la démocratie, l’institution d’un Etat de droit, la transparence et la liberté. Telle est la lecture que fait le Docteur en économie Abdelhak Lamiri de la feuille de route tracée par l’Exécutif dirigé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad.
Toutefois, le nouveau Président, Abdelmadjid Tebboune, est appelé à prouver «sur le terrain», que son programme est en train d’être appliqué, tout en réglant les questions politiques et économiques à travers une démarche qui «faciliterait l’établissement du dialogue et la réalisation d’un consensus», a souligné, hier, M. Lamiri sur les ondes de la Radio nationale. Pour réunir les facteurs-clés de réussite d’un tel programme, l’intervenant insiste sur le préalable d’une bonne organisation de l’Etat, dont il relève un «émiettement» des structures. De la manière dont fonctionnaient, jusqu’alors, l’économie, l’administration, les institutions, les universités ou bien les hôpitaux, il conclut que «80% sont à refaire».
C’est pourquoi la mission de réorganiser les affaires de l’Etat ne sera pas de tout repos pour M. Tebboune, a-t-il prévenu. Bien au contraire, elle sera «extrêmement compliquée», a-t-il estimé, faisant remarquer que le président de la République sera appelé à manœuvrer face à une économie «déboulonnée» et une situation politique de crise «qu’il faut régler».
Concernant la composition du nouveau gouvernement, le docteur en économie décèle une «légère amélioration», compte tenu des «ressources humaines et des compétences de savoir-faire» qu’il recèle. Un gouvernement qui doit notamment se pencher sur la création d’entreprises, mais aussi sur le problème de logement, de santé ou encore d’éducation, soutient-il. M. Lamiri relève, cependant, un grand nombre de ministères créés, estimant que le nouveau gouvernement aurait gagné à être «moins touffu» et «beaucoup plus rassemblé», ce qui permettrait à chacun d’assurer la gestion de plusieurs départements à la fois.
Faute de mieux, il propose donc la création d’une structure chargée de coordonner les activités de ceux institués à travers un «Plan stratégique». Dans le même sens, le docteur en économie constate que le programme confié au gouvernement a des «ambitions très limitées», en ce sens relève-t-il, où ne sont pas prises en compte des «stratégies ambitieuses à la réussite auxquelles les Algériens seraient fiers de contribuer».