En dépit d’une situation sanitaire préoccupante, les pouvoirs publics tiennent à la réouverture des établissements scolaires aux élèves conformément à la date fixée, à savoir le 07 septembre.
Par Feriel Nourine
Il ne reste donc plus qu’un mois, presque jour pour jour, pour la rentrée scolaire 2021-22 et la flambée des contaminations à la Covid-19, enregistrée actuellement en Algérie, constitue une autre source d’inquiétude pour les parents face aux risques du virus, notamment au niveau des wilayas qui comptent le plus grand nombre de cas chaque jour.
Ceci d’autant que si les enfants et les jeunes étaient épargnés lors des deux premières vagues de la pandémie, la troisième vague de coronavirus menée par le variant Delta ne fait aucune différence sur ce chapitre et sa portée de contamination atteint toutes les catégories d’âge, comme le mentionnent et le confirment quotidiennement les comptes rendus et autres bilans sur l’évolution de la crise sanitaire.
Face à cette situation, le ministère de l’Education nationale est en train d’intégrer la vaccination dans le protocole sanitaire à mettre en place pour une rentrée scolaire sécurisée. En ce sens, il plaide, depuis quelques jours, pour une opération de vaccination qui toucherait tous les fonctionnaires des directions de l’éducation et à sa généralisation aux enseignants et employés des établissements scolaires.
« La vaccination des enseignants, fonctionnaires et employés du secteur de l’Education nationale est un facteur essentiel pour une rentrée scolaire sécurisée à la date fixée », a affirmé le premier responsable du secteur, exhortant ses interlocuteurs, chacun à son niveau, à prendre des initiatives à même d’accélérer la cadence de vaccination. Reste à savoir si, d’ici le jour J, cet appel pour une vaccination massive des différents personnels de la sphère éducative serait passé au stade d’orientation stricte, voire d’instruction, qui obligerait tout ce beau monde à se faire vacciner au risque de sanctions administratives qui seraient éventuellement appliquées.
Sauf que même avec un taux très élevé de vaccinés parmi les personnels du secteur, notamment ceux qui ont un lien direct avec les élèves, à commencer par les enseignants, le retour en classe s’avérerait sans doute hautement risqué si les mesures barrières n’y sont pas appliquées à la lettre. En effet, à quoi servirait réellement de vacciner des enseignants, des directeurs d’établissements scolaires et autres employés, si les classes ne sont pas prémunies contre le virus qui viendrait de l’extérieur, que les élèves seraient peut-être les premiers à transporter, à transmettre et à se partager.
On se rappelle des dépassements en la matière signalés durant l’année scolaire dernière à travers l’ensemble des écoles primaires, CEM et lycées, publics et privés confondus, où le port de la bavette, la distanciation et la désinfection des mains constituaient des mesures reléguées au second plan des soucis chez de nombreux intervenants chargés de veiller à leur respect, dont les parents en premier lieu. Ces derniers pouvaient justifier leur baisse de garde par la situation épidémiologique qui prévalait alors dans le pays, avec un virus qu’on disait porté plutôt sur les gens âgés et les malades et qui autorisait un tel comportement.
Mais le virus a muté depuis et a renforcé ses capacités de nuisance en passant au variant Delta. Il est devenu beaucoup plus virulent et n’a de préférence pour aucun âge. Loin des lieux de regroupement inévitable que sont les établissements scolaires, des enfants et des adolescents sont en train de faire les frais avec des taux de contamination élevés chaque jour. D’où l’obligation vitale d’un protocole sanitaire en conséquence, aussi bien par des moyens logistiques que par son application stricte dont aucun responsable chargé de veiller sur la santé et la sécurité des élèves n’a le droit de se désengager.
Un protocole qui pourrait également maintenir sans changement la date de la prochaine rentrée scolaire, mais qui implique des formules d’enseignement adaptée aussi à la situation sanitaire à venir dans les prochains jours. A ce propos, les syndicats du secteur se sont déjà exprimés pour dire que, par exemple, la double vacation appliquée l’année dernière dans les écoles publiques « n’aura aucun intérêt si les protocoles sanitaires ne sont pas strictement respectés dans toutes les écoles du pays ».
Dans le même ordre d’idées, le porte-parole officiel du Conseil des enseignants des lycées algériens (CELA), Zoubir Rouina, a estimé que si la situation épidémiologique empire d’ici à la rentrée, la solution d’étudier à distance n’est pas écartée sans pour autant avoir à retarder la date de la rentrée.
Dans cette configuration, où chacun doit jouer et assumer son rôle, les parents d’élèves sont d’ores et déjà interpellés pour s’impliquer pleinement. Quatre associations qui les représentent ont été reçues hier par M. Belabed qui les a informés que son secteur était « attentif » à leurs préoccupations. Dans le cas des mesures sanitaires décidées par l’Etat pour faire face à la propagation du coronavirus, le ministre a réitéré son appel au respect des mesures nécessaires à la préservation de la santé de tous en comptant sur la coopération des associations et organisations en relation avec le secteur. Il a ainsi tenu à mettre en exergue «la solidarité» des parents d’élèves en cette conjoncture sanitaire que traverse le pays.
Il les a, entre autres, exhorté « à ne pas attendre la rentrée scolaire pour l’acquisition des fournitures scolaires et autres pour éviter les regroupements dans les papeteries et magasins spécialisés » En outre, les associations des parents d’élèves « sont appelées à s’acquitter de leur rôle dans le domaine de la sensibilisation pour instaurer un climat de sérénité et de quiétude au sein des milieux scolaires et contribuer ainsi à la stabilité du système éducatif en général », a soutenu le premier responsable du secteur. <