PAR MILINA KOUACI
La rentrée sociale dans les secteurs de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle risque d’être chamboulée. Elle est tributaire, selon le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «de la vaccination de tous».
Lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, dimanche, le premier magistrat du pays a donné des directives en lien avec le secteur de la Santé, soulignant, à cet égard, que la prochaine rentrée sociale des secteurs susmentionnés était «tributaire de la vaccination de tous».
D’après des organisations syndicales, «la vaccination est nécessaire, mais ne revêt pas un caractère obligatoire». De par sa conviction que la vaccination est le seul moyen pour gagner la bataille contre la pandémie de coronavirus, le coordinateur national du Conseil des enseignants du supérieur (Cnes), Abdelhafid Milat, appelle à l’instauration du pass sanitaire dans le secteur du supérieur. «La vaccination doit être obligatoire dans tous les secteurs pour rompre la chaîne de transmission», souligne M. Milat. Dans ce secteur, une campagne de vaccination, entamée dans quelques établissements au profit du personnel, a été compromise suite à la décision de la tutelle de fermer les universités devant l’évolution de la situation sanitaire. «Cette opération devrait s’élargir à tous les établissements et aux étudiants en lançant des campagnes de sensibilisation». La situation sanitaire est, à ses yeux, «inquiétante», il est «nécessaire d’instaurer l’obligation de la vaccination pour une rentrée universitaire sans bavures», souligne M. Milat.
Une position partagée par Hamid Saadi, président de l’Union nationale des parents d’élèves (UNPE), qui plaide, d’ailleurs, pour le report de la rentrée scolaire dans le secteur de l’Education si la courbe des contaminations n’arrête pas de grimper. La déclaration faite par le président était «prévisible». «Il serait plus rassurant d’entamer la prochaine année scolaire avec un personnel vacciné», dit le président de l’UNPE ; indiquant en revanche que la vaccination ne peut être obligatoire. «Nous encourageons les citoyens à se faire vacciner, mais on ne peut contraindre personne à le faire». Cependant, le président de l’UNPE indique que le Comité de suivi de l’évolution de coronavirus a le «savoir et la prérogative» pour se prononcer sur la vaccination et la rentrée scolaire.
Abondant dans le même sens, Abdelkrim Gaïd, président du Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep), explique qu’«aucun Etat dans le monde n’a pu rendre le vaccin obligatoire» bien que le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a révélé, il y a quelques semaines, que le Comité scientifique étudie une proposition de vaccination des enseignants au cours de la prochaine année scolaire et faire de la carte de vaccination une condition pour enseigner. Ce dernier est convaincu que la prochaine rentrée scolaire dépend étroitement de l’évolution de la situation épidémiologique.
De son côté, le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement primaire encourage la vaccination dans le secteur de l’Education. «Nous avons appelé pour la vaccination du personnel à l’intérieur des écoles afin de sécuriser le milieu scolaire», dit Lezreg Chafik, adhérent du syndicat.
Pour rappel, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a appelé les syndicats du secteur à contribuer à la réussite de la campagne de vaccination du personnel contre la Covid-19 pour une rentrée scolaire sécurisée, stable et sereine». M. Belabed avait plaidé récemment pour une opération de vaccination de tous les fonctionnaires des directions de l’Education et à sa généralisation aux enseignants et employés des établissements scolaires.