Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest)
aborde ici plusieurs aspects liés au déroulement, à partir d’aujourd’hui, des épreuves du BEM, notamment le protocole sanitaire, le volet pédagogique et l’accompagnement psychologique des candidats.
Sur le Bac, prévu dans une semaine, le syndicaliste écarte le scénario d’un taux élevé d’absentéisme.
Reporters : Les épreuves du BEM se dérouleront ce lundi 7 septembre après plusieurs mois de suspension des cours. Comment appréhendez-vous ce rendez-vous ?
Meziane Meriane : Sans doute que plusieurs mois d’inactivité pédagogique avec tous les risques de décrochage des enfants ont un impact. Mais à situation particulière, solution particulière. Sincèrement, je pense qu’il n’y a pas d’autres choix que de donner une chance aux élèves qui n’ont pas la moyenne de passage au lycée. Les élèves ont eu suffisamment de temps pour réviser les programmes chez eux, sans compter leur remise dans le bain pédagogique depuis le 24 août dernier avec la réouverture des établissements. Je pense que les élèves ne doivent pas s’inquiéter, bien au contraire, il faut qu’ils se disent que c’est plutôt une opportunité pour eux de décrocher une place au lycée.
Quelle appréciation faites-vous du protocole sanitaire mis en place par la tutelle ?
Le protocole sanitaire est très simple à appliquer du fait du nombre d’élèves très réduit pendant les examens, mais d’autres réflexions doivent être menées en ce qui concerne la rentrée scolaire où le nombre total des élèves va avoisiner 9 millions, un chiffre qui représente la population totale de certains pays. C’est dire le grand besoin en matière d’organisation et de moyens dans une conjoncture sanitaire particulière.
Des voix font part de l’incapacité financière des établissements à assurer l’application de ce protocole, êtes-vous de cet avis ?
Pour la rentrée scolaire, il faut réfléchir à travailler par groupe et réduire le volume horaire sinon ce sera impossible. Il faudrait aussi changer de méthodes pédagogiques et en trouver une adéquate avec la situation que nous vivons avec la Covid-19. A ce titre, il y a cinq méthodes d’enseignement, à savoir la méthode expositive, la méthode démonstrative, la méthode interrogative, la méthode active et la méthode expérientielle.
Il appartient aux spécialistes d’appliquer la plus adéquate en tenant compte de plusieurs paramètres. Exemple, ne faudrait-il pas réduire le volume horaire de l’élève au vu du nombre insuffisant de salles et de postes budgétaires pour les enseignants ? Il s’agit également de gérer le travail en groupe avec l’exigence sanitaire de respect de la distanciation sociale. Il faut aussi penser à la restauration des enfants qui doit se faire avec plusieurs services pour le respect de la distanciation sociale.
Qu’en est-il de l’accompagnement psychologique des candidats ?
Il faut relever que les enseignants ont fait de leur mieux pour expliquer la situation aux élèves, ainsi que les psychologues en matière d’accompagnement psychologique des élèves-candidats. Mais il faut aussi que la cellule familiale accompagne les enfants. Nous espérons que ce travail au sein de la cellule familiale a été accompli durant toute cette période de confinement qui a éloigné les élèves de leurs habitudes scolaires.
Quel sera, à votre avis, l’obstacle majeur des candidats dans cet examen ?
Sincèrement, je ne vois aucun obstacle. Il faut aussi éviter la triche parce que c’est un véritable fléau qui peut handicaper l’avenir de l’Algérie future. C’est une pratique à bannir.
Le baccalauréat, c’est dans quelques jours, n’appréhendez-vous pas un taux élevé d’absentéisme des candidats éloignés des établissements depuis plusieurs mois ?
Contrairement aux années passées, je pense qu’on va plutôt enregistrer un taux d’absentéisme très faible vu le nombre réduit de cours qui seront au menu des épreuves du baccalauréat, à savoir le premier et le deuxième trimestre. En d’autres termes, c’est une opportunité pour les élèves de décrocher le sésame pour une place à l’université.