La rencontre nationale de concertation, prévue samedi, à l’initiative de la Confédération des syndicats algériens (CSA) et des acteurs et organisations membres des dynamiques de la société civile, semble susciter une large adhésion des partis politiques del’opposition, conviés à l’occasion pour identifier les convergences et s’entendre
sur la voie de sortie de crise.
Par NAZIM B et AZIZ LATRECHE
Cette rencontre, qui fait suite à celle du 15 juin dernier de la société civile, intervient dans un contexte marqué par l’entame d’un processus de dialogue et de médiation qui peine à gagner des adhésions parmi la classe politique. A travers cette rencontre, les dynamiques de la société civile font preuve de leur volonté à rattraper le temps perdu et de leur insistance à rapprocher les positions des formations des courants de l’opposition qui ne sont pas favorables à la feuille de route du pouvoir.
Il reste, cependant, que les conviés à la rencontre sont d’ores et déjà appelés à aplanir leurs divergences qui auraient refait surface durant la préparation du rendez-vous.
Précédée par une série de réunions bilatérales entre les dynamiques de la société civile et des partis politiques de divers horizons ainsi que des personnalités, la rencontre devrait permettre aux parties prenantes d’identifier «les points de convergences entre les participants et d’œuvrer à dépasser les divergences », estime-t-on du côté des initiateurs.
A 48 heures du rendez-vous, des acteurs de la scène politique font part de leur adhésion à l’initiative. C’est le cas du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui dit s’inscrire dans toute initiative qui viserait le changement du système.
« La position du RCD est claire. Nous serons partie prenante dans toutes les initiatives et actions qui aboutiront au départ du système et de ses symboles », a indiqué à Reporters Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication au sein du parti.
« Nous sommes dans un rapport de force favorable et les Algériens, dans les 48 wilayas, revendiquent le départ du système qui a ruiné le destin de toute une nation », soutient M. Mazouz. Il rappelle que le RCD « est partie prenante de l’alternative démocratique qui organisera, le 31 août, une convention nationale pour acter ensemble en faveur d’une véritable rupture qui redonnera la parole et le pouvoir au peuple algérien ».
Pour sa part, Djilali Soufiane, président du parti Djil Djadid, a affirmé l’adhésion de sa formation politique à l’initiative, niant l’existence de divergences d’ordre idéologique. «J’ai déjà donné mon accord de principe pour participer à cet évènement. Je dois dire que chaque initiative qui vise à regrouper constitue une bonne initiative et ne peut qu’être positive», a-t-il déclaré. « Pour ce qui est des divergences qui existent entre les partis, qu’on appelle démocrates et ceux nationalistes et islamistes, je dois dire que la considération idéologique n’existe plus depuis la tenue de la réunion de l’opposition Mazafran I, en 2014», soutient-il. Pour lui, le problème «réside dans les positions politiques, et quoi qu’on puisse dire sur cette histoire de leadership, cela n’existe pas. Il ne faut pas oublier que l’ambition qui consiste à être au-devant de la scène reste une chose normale et légitime ».
Selon Abderrahmane Benferhat, vice-président du MSP, l’initiative de «rapprochement est la bienvenue» d’autant plus qu’elle vise à « consolider la transformation démocratique du pays». Interrogé sur les signes de divergences apparus parmi les animateurs des dynamiques, M. Benferhat dira qu’« il n’y a pas de bataille de leaderships entre les deux courants (démocrates et islamistes) parce que chaque courant détient son propre espace». Il a estimé, par la même occasion, que « si les intentions sont sincères et si les visions sont claires, je ne vois pas pourquoi cette initiative ne pourrait pas aboutir ».
Pour sa part, Yazid Benaïcha, secrétaire général du mouvement Ennahdha, estime que la rencontre « est une autre opportunité pour contribuer dans le sens d’une solution à la crise, d’autant plus que nous n’avons pas de divergences ceux avec qu’on appelle les démocrates de fond qui consiste à changer le système politique ». Pour lui, la divergence « réside seulement dans les priorités du changement comme, par exemple, cette question liée à l’élection d’une assemblée constituante, une option que les démocrates considèrent comme une priorité, alors que la priorité pour nous est d’enlever les prérogatives de l’organisation des élections des mains de l’Administration ».