PAR MILINA KOUACI
La célébration de Yennayer a été l’occasion pour le Haut-commissariat à l’amazighité de rebondir sur la situation de l’enseignement de tamazight dans le secteur de l’Education. Cette langue, constitutionnalisée, en 2016, en tant que langue nationale et officielle, rencontre des problèmes pédagogiques et administratifs liés à la stratégie de son enseignement. Le ministère de l’Education nationale a, pour sa part, manifesté sa disponibilité à traiter et à prendre en charge les différentes demandes et requêtes enregistrées par le HCA.
Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed a reçu, dimanche dernier, Si El-Hachemi Assad, Secrétaire général du HCA, pour discuter de l’enseignement de la langue amazighe dans les établissements scolaires.
Ce dernier a plaidé pour la révision de la loi 04/08 portant orientation scolaire et qui consacre le caractère facultatif de l’enseignement de tamazight.
«Une proposition adressée aux hautes autorités de l’Etat sur la base des dispositions de la Constitution de novembre 2020. L’enseignement de tamazight est facultatif. La loi d’orientation de 2008, en l’occurrence, ne fait pas de tamazight une matière à part entière, mais «une langue optionnelle».
Cette loi a toujours, constitué «un verrou» devant l’enseignement de tamazight à l’école et l’un des facteurs qui entravent son évolution, outre la non-mise en place de l’Académie de langue amazigh, le non-aménagement de la langue et la graphie de transcription posée dans sa relation avec l’identité religieuse du peuple algérien. Via cette requête, M. Assad demande de rendre l’enseignement de tamazight «obligatoire» dans toutes les écoles du territoire national. Les deux parties ont soulevé les problèmes qui entravent le processus de généralisation progressive au niveau des établissements d’enseignement dans certaines wilayas. «Le refus de participer à des cours de tamazight dans des écoles de certaines wilayas est lié à l’enseignement facultatif de tamazight. Nous voulons que tamazight devienne une matière scolaire comme les autres (…) Le temps est venu d’élaborer un plan national clair pour généraliser l’enseignement de tamazight graduellement et sans précipitation. Il s’agit également de renforcer les contingents d’enseignants dans les trois paliers de l’enseignement scolaire, primaire, moyen et secondaire», a plaidé le Secrétaire général du HCA.
Et à l’issue de cette réunion de concertation, il a été décidé de l’organisation d’une rencontre nationale, consacrée à l’enseignement de la langue amazighe avant les vacances scolaires de printemps 2023», a indiqué le HCA dans un communiqué.
Un groupe de travail mixte a été également mis en place pour définir les modalités d’organisation de cette rencontre et «la rédaction d’un texte portant directive ministérielle pour solutionner les différents problèmes soulevés».
Selon la même source, le ministre de l’Education nationale a manifesté la disponibilité de son département à traiter et à prendre en charge les différentes demandes et requêtes enregistrées par le HCA à cet égard, avec l’adoption de la proposition relative à l’organisation d’une rencontre nationale avec les acteurs de l’Education nationale «autour des problèmes pédagogiques et administratifs liés à la stratégie de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe» au niveau national. <