De nombreux patients souffrant du diabète  «type 2», soutenus, néanmoins par des associations de défense des diabétiques, affichent, depuis quelques jours, leur mécontentement face la restriction qui leur a été imposée dans le quota de bandelettes glycémiques, indispensables pour le contrôle  de leur taux de glycémie, pouvant s’effectuer  4 à cinq fois/jour, selon les cas.

Ces patients se voient, depuis un certain temps, contraints de n’utiliser désormais que 3, au plus, 7 boîtes de sticks par trimestre, alors qu’auparavant le rationnement n’était pas si contraignant. Une mesure fortement décriée par le mouvement associatif et les malades qui s’insurgent surtout qu’ils ne parviennent pas à s’expliquer les motivations ayant conduit la Cnas à prendre une telle mesure, eut-elle été dictée par des considérations « économiques ». Un père de famille de Zemmoura, dont les deux enfants, âgés de 5 et 7 ans, souffrent d’un diabète mal équilibré, abonde dans ce sens, en soulignant qu’il est assujetti à mesurer leur taux de glycémie « 4 à 5 fois par jour », chose qui le laisse toujours en quête de ce type d’indicateurs. Une jeune patiente, rencontrée, elle, dans une officine pharmaceutique à Adda Benada, explique qu’il faut parfois utiliser plusieurs bandelettes afin de se faire une idée précise du taux de glycémie et, à partir de là, fixer la dose d’insuline nécessaire. Un autre insulinodépendant déclarera qu’il ne pourrait pas utiliser moins de 4 bandelettes/jour, au vu de la spécificité de son cas et c’est là « la dure réalité à laquelle je suis confronté chaque jour » se lamentera-t-il. Un boite contenant 50 bandelettes, à utiliser durant en 90 jours, explique-t-on, avec une fréquence d’utilisation de 5 unités/jour, donne une idée précise du déficit se situant à près de 85 bandelettes, ce qui engendre « un risque ouvert » par la répercussion périlleuse sur leur intégrité physique.
Un malade sexagénaire ne manquera pas, également, d’exprimer son ras-le-bol. De son côté, la gérante d’une officine affirme que les remboursements ne représenteraient parfois que 2% de leur valeur.
Conséquence : d’innombrables diabétiques seraient forcés d’acheter les boîtes manquantes, en sus de celles acquises chaque trimestre, sans être remboursés car, diront-ils, le nombre fixé par la Cnas serait en deçà des besoins réels. Quant aux spécialistes, ils déplorent cette situation et affirment qu’il serait impératif de revoir la situation en coordination avec les associations, les diabétologues. Ainsi, un « énième » appel est lancé en direction des autorités sanitaires pour qu’elles laissent le soin au praticien-traitant de fixer le nombre «réel» des bandelettes en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Du côté de la Cnas, enfin, un responsable affirmera qu’en rationalisant l’usage des bandelettes, la caisse cherche « à lutter contre le gaspillage » qui lui cause un énorme préjudice financier.n