Par Nadir Kadi
Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Rédha Tir, a détaillé hier quelques «préconisations» et «conseils au gouvernement» dans le but de réinstaurer la confiance entre les opérateurs économiques.
Le responsable, invité de la Chaîne III, appelle en ce sens à accélérer les réformes. «Le gouvernement doit œuvrer à ce que ces réformes soient faites dans les plus brefs délais. Il y a urgence d’accélérer le rythme de cette transformation structurelle», tout en se montrant, cependant, optimiste quant à la faisabilité du plan en 3 axes, communiqué par le CNESE aux autorités. Rédha Tir estime en ce sens qu’«après 2 ans de mise à jour institutionnelle, opérée par le Président de la République avec l’aide du gouvernement, l’année 2022 sera une année charnière, une année de l’économie, de la société et de l’environnement».
En effet, rappelant que le CNESE avait été officiellement créé il y a 18 mois, comme «outil d’aide à la décision», Rédha Tir a longuement partagé, hier, le résultat de ses réflexions aux plus hautes autorités de l’Etat, le principal élément serait ainsi de renouer le dialogue entre les acteurs économiques : «Le CNESE en tant que conseil pour le gouvernement et la présidence (…) préconise le dialogue public-privé», pour cela, «nous avons proposé une relance de l’économie par la concertation en l’articulant autour de trois axes fondamentaux dont le premier est de relancer le dialogue avec les PDG et responsables des entreprises publiques et privée». Par ailleurs, le responsable ajoute : «Il faut aussi un dialogue public-public entre les administrations et les entreprises publiques.» Ainsi au-delà des discours, il annonce, qu’au niveau du CNESE «des travaux ont été élaborés autour du secteur public marchand (…) et il y en aura bientôt autour de la politique monétaire et fiscale». Quant au second point, «indispensable», pour le président du CNESE, il concerne les conditions dans lesquelles les banques accordent des prêts aux investisseurs : «Il faut encourager la Banque d’Algérie à accorder des prêts viables à des entreprises viables (…) C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre.» Par ailleurs, il s’agirait, selon Rédha Tir, d’encourager les entreprises à recruter même en temps de crise : «Le troisième axe doit tourner autour de l’emploi (…) Il faut penser à recruter entre 8 à 10% même en période de crise ou de récession.» Un troisième point pour le moins surprenant et que le professeur Rédha Tir n’a pas détaillé davantage ni expliqué comment il comptait le mettre en pratique. Cependant, «ce plan en trois axes» peut constituer une issue «pour une sortie de crise à long terme», indique Rédha Tir. Et plus globalement, le président du CESE poursuit en donnant sa vision de l’économie algérienne. «Le pays a beaucoup d’avantages, de ressources, de moyens et, maintenant, une stabilité politique et institutionnelle», des paramètres qui se traduiraient, selon Rédha Tir, par «une certaine maîtrise des taux de chômage et d’inflation en plus d’une croissance soutenue, confirmée par le FMI». Le responsable explique toutefois qu’il reste à concrétiser une véritable «stabilité juridique des textes». Le CNESE préconise en ce sens au gouvernement d’aller vers des «textes flexibles, qui encouragent la transparence, l’honnêteté et l’intégrité de la transaction, et non des textes farfelus et génériques». Et dans la même logique, Rédha Tir appelle à la «réforme» dès 2022 de l’économie monétaire : «Cela doit être privilégié par le gouvernement avec l’aide de la Banque centrale (…) La dualité du dinar pose problème, c’est un mauvais incitateur pour l’investissement et encourage l’informel et la surfacturation massive».