Au moment où le chef de l’Etat a pointé du doigt des lenteurs dans l’exécution des programmes du gouvernement, le redémarrage du marché de l’automobile, importation et fabrication, garde toujours le suspense, même si l’usine Fiat Algérie semble avancer car abordant ses «dernières retouches».
PAR NAZIM BRAHIMI
La pression sur le département de l’Industrie semble ainsi s’accentuer après la sommation du Président de veiller au respect des échéances. Ce qui engage le processus dans une véritable course contre la montre deux mois après le début de l’année 2023 promis comme celui du redémarrage du secteur. Preuve en est que la liste des concessionnaires agréés n’est pas encore dévoilée alors qu’elle était annoncée pour bientôt par une voix du ministère de l’Industrie. Le directeur général de la veille stratégique et des études au ministère de l’Industrie et des Mines, Bachir Kechroud, a indiqué que l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI) rendra publiques «incessamment» toutes les informations concernant les concessionnaires sélectionnés. En ce qui concerne le retard dans la publication de la liste des concessionnaires répondant aux exigences du cahier des charges, Bachir Kechroud a expliqué que le travail de la commission spécialisée, qui examine actuellement le cahier des charges pour la fabrication et l’importation de voitures, effectue un «travail purement technique selon un processus précis et un travail de terrain». Le responsable a fait savoir que «cette opération est purement technique» sans «aucune influence politique ou administrative», expliquant que l’inscription des opérateurs économiques intéressés se fait via la plateforme numérique dédiée à cet effet et une commission spécialisée se charge d’examiner la conformité des dossiers avec le cahier des charges. Il a ajouté, par la même occasion, que des commissions locales sont aussi mises en place pour vérifier sur le terrain la véracité des engagements pris par les opérateurs en précisant que «le processus est clair et tout dossier d’investisseur qui ne respecte pas le cahier des charges sera refusé». Pour le même responsable, c’est une fois le travail de la commission achevé que l’Agence algérienne de promotion des investissements fournira toutes les informations nécessaires concernant les opérateurs retenus. Pour ce qui est de l’état d’avancement du projet Fiat en Algérie, les choses tendent à satisfaire les responsables de Stellantis si l’on se fie aux propos du directeur de la région Afrique et Moyen-Orient du groupe mondial, Samir Cherfan. Ce dernier s’est exprimé récemment, quelques jours seulement après avoir effectué une visite au site d’implantation de l’usine Fiat, dans la zone industrielle de Tafraoui. En effet, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a reçu au début du mois de février ce même responsable de la firme italienne avec lequel il a examiné l’état d’avancement du projet de construction automobile du projet Fiat en Algérie. Lors de cette rencontre, les deux parties ont passé en revue l’état d’avancement du projet de construction automobile en Algérie de la marque italienne Fiat, une des filiales du groupe Stellantis, avait indiqué un communiqué du ministère de l’Industrie. M. Cherfan a présenté, à cet effet, les différentes étapes concrétisées de ce projet et celles en cours afin de parachever, dans les meilleurs délais, la réalisation de l’usine, a souligné la même source. Les deux parties ont examiné également les voies permettant «d’accélérer la cadence de réalisation du projet», implanté à Tafraoui dans la wilaya d’Oran, sur une assiette foncière de 40 ha, a fait savoir le ministère. A cet égard, M. Zeghdar a réaffirmé la disponibilité de ses services à accompagner le partenaire italien dans la concrétisation des différentes étapes de son projet. Une équipe d’experts du groupe Fiat est actuellement en Algérie pour s’enquérir de l’état d’avancement du projet, prospecter et identifier les fournisseurs et sous-traitants locaux potentiels devant fournir à l’usine Fiat des composants et pièces, afin d’atteindre les objectifs d’intégration locale, a-t-on souligné par ailleurs de même source. «Le constructeur Fiat commence à ouvrir ses ateliers et la production de véhicules débutera très prochainement, en mars, de même que la commercialisation de véhicules de la marque italienne, y compris électriques», a déclaré le Président Tebboune lors d’un point de presse conjoint avec la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, qui était en visite en Algérie. Pour rappel, le ministère de l’Industrie et le groupe Stellantis avaient signé, le 13 octobre 2022, une convention-cadre portant développement des activités de construction automobile et des services d’après-vente et de pièces détachées de la marque Fiat. n