Une trentaine de syndicats autonomes, dont les membres de la Confédération des syndicats algériens (CSA), la Fédération des travailleurs de la santé affiliée à l’UGTA et d’autres syndicats des différents secteurs de la fonction publique se sont réunis, hier, pour faire le point quinze jours après leur appel commun au retrait des deux projets de loi portant respectivement sur l’exercice du droit syndical sur la prévention, au règlement des conflits de travail et au droit de grève.
Par Sihem Bounabi
Youcef Boudjelal, président du Syndicat autonome des biologistes de la santé publique (SABSP), également membre du CSA, confie que le constat aujourd’hui est que le gouvernement et le ministère de Travail maintiennent le silence sur cette question et il n’y a eu aucune réponse pour le moment aux appels des syndicats. Fort de ce constat, les syndicats contestataires ont décidé de maintenir la pression pour le retrait de ces deux projets de loi à travers le maintien de la mobilisation de la base pour se préparer aux différentes actions pour défendre leurs droits légitimes, et qui seront progressivement mises en place dans les prochains jours dans le cas où le statut quo actuel se maintient. Youcef Boudjelal souligne que «le constat aujourd’hui, c’est que ces deux projets de loi ne touchent pas seulement les libertés syndicales et le droit de grève, mais également les acquis des droits des travailleurs».
Le président du SABSP annonce qu’un communiqué détaillant les différents points soulevés lors de cette réunion sera incessamment rendu publics. Pour rappel, le 26 janvier dernier une trentaine de syndicats autonomes des différents secteurs de la fonction publique, dont les syndicats du CSA, ont exprimé leur rejet de ces deux projets de lois, actuellement à l’étude à l’APN, et réitéré leur appel à l’intervention du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour le retrait de ces lois qui portent «atteinte aux acquis syndicaux», «au droit de grève» et qui sont «en contradiction avec la Constitution et les accords internationaux ratifiés par l’Algérie et les orientation du chef de l’Etat».
Les signataires avaient exigé le retrait de ces deux projets de loi du fait de «leur violation grave et sans précédent des droits et libertés syndicaux et leur violation de la Constitution et des conventions internationales». Ils ont également appelé à associer et à impliquer les syndicats et les partenaires sociaux dans un esprit de dialogue et de concertation pour débattre et enrichir les deux projets de loi. De même un appel à la mobilisation générale a été lancé à la base pour se préparer à toutes les actions qui seraient mises en place dans le cadre de cette lutte pour la préservation des acquis syndicaux.
Rappelant également que la vague de contestations s’est étendue à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), qui après des années de réserves, a pris position officiellement du rejet de des deux projets de loi en diapason avec la position de la base.