PAR MILINA KOUACI
Les instructions du Président ont été favorablement accueillies par les enseignants du supérieur ainsi que les organisations estudiantines. Le Conseil national des enseignants du supérieur indique que la réforme du système LMD figure parmi ses principales revendications.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a instruit à l’issue d’un Conseil des ministres tenu dimanche dernier de revoir minutieusement l’organisation actuelle des deux systèmes LMD et classique, selon une vision consensuelle de la famille universitaire, et d’ouvrir le secteur aux universités privées, suivant les standards internationaux.
Les enseignants du supérieurs et les organisations estudiantines estiment qu’il est temps de l’évaluer et de l’adapter aux développements enregistrés à travers son adaptation avec les spécialités demandées par le marché du travail et les orientations du ministère de l’Enseignement supérieur portant création de start-up pour les étudiants et l’ouverture sur l’environnement socioéconomique.
Ce système lancé en Algérie en 2004 nécessite une évaluation afin que les établissements universitaires assurent une formation de qualité aux étudiants, en se focalisant sur le parcours professionnel davantage. D’après le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), Abdelhafid Milat, le système LMD a montré ses «limites». Un nombre conséquent de diplômés est confronté au chômage, y compris les titulaires d’un diplôme de doctorat, d’où «l’importance» de le revoir de manière à l’adapter aux exigences du marché du travail et de l’environnement économique, ainsi qu’avec les récentes orientations du ministère de l’Enseignement supérieur qui encourage la création de start up et d’emploi, a-t-il souligné.
Une position que partage les organisations estudiantines. En effet, l’Union générale des étudiants libres (Ugel) et l’Organisation nationale des étudiants libres (Onel) ont plaidé pour la réforme du système LMD afin d’améliorer la formation universitaire et accompagner les étudiants pour être des créateurs de richesse. Les organisations estudiantines n’ont cessé d’émettre des réserves par rapports aux «faiblesses de ce système».
«La réforme du LMD devient une nécessité absolue, car il ne cadre pas avec les orientations du ministère et de son approche visant à faire des étudiants des créateurs de richesse», a en effet estimé Lakhder Moukadem, responsable de la communication de l’Ugel, qui reproche aux universités de négliger le parcours professionnel des étudiants et de se focaliser principalement sur le parcours pédagogique. Cette organisation estudiantine juge qu’il est temps d’adapter le système d’enseignement aux besoins socioéconomiques du pays.
Quant à l’Onel, elle précise que la réforme du système LMD figure parmi ses revendications. «La réforme sauvera l’université. Nous souhaitons que le système LMD prenne en considération les spécificités du marché du travail national afin de permettre aux entreprises économiques de bénéficier des compétences nationales.»
S’agissant de l’ouverture aux universités privées, les deux organisations estudiantines pensent que cette démarche contribuera à l’amélioration du niveau des universités algériennes.
S’agissant des œuvres universitaires, l’Ugel a proposé de passer aux subventions directes. Le dossier des œuvres universitaires et la qualité des prestations sont dénoncés par les étudiants. Pour remédier à ce problème, l’Ugel réclame de passer au versement direct des subventions accordées par l’État à différents services, en l’occurrence la restauration et l’hébergement. n