Le top management de la compagnie mise sur la relance de ces deux activités pour se positionner favorablement par rapport à la concurrence sur les lignes continentales qu’elle juge rentables et stratégiques pour son redécollage.

Par Hakim Ould Mohamed
Air Algérie semble changer complètement de stratégie et va désormais à la conquête du marché africain et des lignes de transit.
Après avoir lancé la ligne Alger-Doha-Alger, présenté alors comme un premier pas sur les lignes de transit en prévision de l’ouverture du hub d’Alger, la compagnie publique de transport aérien a annoncé, hier, la reprise de ses vols vers plusieurs pays africains, notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Niger. «Conformément aux décisions des autorités relatives au renforcement du programme des vols Internationaux, Air Algérie a le plaisir de vous annoncer la reprise de ses vols vers l’Afrique. Retrouvez Dakar, Nouakchott, Niamey et à partir de Septembre, Abidjan, Bamako et Ouagadougou», a précisé Air Algérie dans le même communiqué. La compagnie veut se hisser au rang des compagnies les plus agressives sur le continent africain, dont les lignes sont supposées être à la portée du pavillon national. Avec l’ouverture prochaine du hub d’Alger, la compagnie Air Algérie veut investir dès maintenant les lignes de transit à destination de l’Afrique, le Moyen-Orient et les Amériques, avons-nous appris auprès de cette compagnie. Selon notre source, les lignes transit représenteront à l’avenir une bonne partie du chiffre d’affaires de la compagnie qui a fait le choix de passer d’une politique de desserte de point à point à une stratégie agressive en faveur du transit. Air Algérie compte d’ailleurs ouvrir une quinzaine de nouvelles lignes dans les mois à venir afin de renforcer son positionnement sur le transit en tirant profit de l’ouverture du hub d’Alger. Malgré les conditions sanitaires qui semblent se détériorer à nouveau et qui restent imprévisibles sur plusieurs régions du monde, la compagnie Air Algérie a décidé, néanmoins, d’aller à la reconquête du marché africain qu’elle avait abandonné pour des raisons jusqu’ici inexpliquées.
Avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange africaine, Air Algérie compte reconquérir les lignes africaines sur les deux segments du marché, à savoir le transport de voyageurs et le fret. Le transit viendra ensuite compléter cette gamme, selon les explications d’une source d’Air Algérie, laquelle soulignant que les deux segments du marché font l’objet d’une étude très sérieuse au sein de la compagnie qui table désormais sur un bon retour sur investissement de l’entrée en vigueur de la Zone africaine de libre-échange et une hausse nette des échanges de marchandises, en attendant le lancement des lignes transit vers l’Afrique à partir du hub d’Alger. Les compagnies éthiopienne et marocaine étaient très présentes sur ces dessertes. Air Algérie revient désormais sur ce marché qui promet d’être prometteur en prévision de l’entrée en vigueur des nouveaux accords commerciaux entre les pays africains et de l’ouverture du hub international d’Alger. Le retour en forme post-pandémique passera ainsi par cette nouvelle stratégie élaborée par les responsables d’Air Algérie, voulant, semble-t-il, tirer profit de la combinaison de plusieurs perspectives encourageantes. L’année 2021, alors que les conséquences du choc pandémique ne se sont pas totalement estompées, l’activité cargo de la compagnie Air Algérie a bien carburé, réalisant d’importants profits sur fond d’une reprise post-pandémique au ralenti de l’activité voyages. En effet, la filiale fret de la compagnie Air Algérie Cargo a enregistré une croissance de ses bénéfices de 22,65% en 2021 par rapport à 2020. Pour pouvoir réussir les projets inscrits dans le cadre de cette nouvelle stratégie, le nouveau PDG d’Air Algérie, Yacine Benslimane, a été chargé par le ministère de tutelle de lancer un plan d’acquisition de 15 nouveaux appareils, en application des instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune relatives au renforcement de la flotte aérienne publique. Ainsi, il semblerait que le pavillon national veut se donner les moyens pour réussir son envol vers de nouvelles destinations et de nouvelles ambitions.