PAR MILINA KOUACI
«Le ministère de l’Education nationale étant pris par le dossier du statut particulier des corps spécifiques de l’Education, le concours de recrutement externe des enseignants, qui devrait avoir lieu avant la fin de l’année, a été décalé et sera organisé en mars prochain», a fait savoir Boudjemaa Chihoub, président de l’Organisation nationale des professeurs de l’éducation. Le syndicaliste avait rapporté, en février dernier à l’issue d’une rencontre bilatérale de son syndicat avec le ministre de tutelle, Abdelhakim Belabed, que le ministère organisera un concours de recrutement externe sur titre pour les trois cycles d’enseignement en décembre en cours. Mais, «l’organisation de ce concours est reportée au mois de mars», regrette M. Chihoub, qui reproche au premier responsable du secteur de ne pas tenir sa promesse. Et pour cause, le ministère, poursuit le syndicaliste, «se consacre au statut particulier des travailleurs du secteur», indique le syndicaliste.
M. Chihoub n’écarte pas également la possibilité que le ministère prenne une décision en faveur des enseignants contractuels, dont le nombre avoisine les 20 000, selon la Coordination nationale des enseignants contractuels. Cette catégorie réclame, en effet, une intégration directe dans les postes vacants sans passer par un concours de recrutement.
Outre le système de contractualisation, le ministère a eu recours, à deux reprises, aux listes d’attente du concours organisé au titre de l’année scolaire 2017/2018, et aussi aux diplômés des écoles normales supérieures. Mais cela n’a pas parer au manque d’enseignants.
Les syndicats enseignants, quant à eux, exigent, en particulier cette année avec le retour au système d’enseignement habituel, d’ouvrir des postes budgétaires pour pallier le déficit d’encadrement pédagogique et alléger la pression qui pèse sur les enseignants. Les syndicats demandent à la tutelle d’assurer tous les moyens humains et matériels nécessaires à même de garantir la réussite de l’année en cours, notamment, l’encadrement pédagogique.
Depuis le début de l’année scolaire, les enseignants se plaignent des classes «surchargées» qui constituent une «entrave» à l’assimilation des élèves et au «rendement» des enseignants. Dans le cycle primaire, le Syndicat des directeurs des écoles primaires a situé le déficit d’enseignants à 10%. Le ministère de l’Education nationale a annoncé, récemment, le lancement d’une vaste opération de promotion aux grades d’enseignant principal et d’enseignant formateur en faveur des corps d’enseignement pour lesquels 36 000 postes budgétaires ont été affectés.
La promotion se fera conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur et s’opérera en deux phases. La première à travers l’enregistrement aux listes d’aptitude (promotion au choix) des enseignants titulaires et enseignants principaux ayant cumulé dix années de service effectif dans leurs postes, appelés à être promus respectivement aux grades d’enseignant principal et enseignant formateur, pour laquelle 10 208 postes budgétaires ont été affectés.
La deuxième phase consistera en l’organisation de concours professionnels en faveur des enseignants titulaires et des enseignants principaux ayant cumulé cinq années de service effectif dans leurs postes, en prévision de leur promotion respective aux grades d’enseignant principal et enseignant formateur, pour laquelle 25 792 postes budgétaires ont été affectés. <