La compagnie publique des hydrocarbures a annoncé, hier, dans son rapport annuel d’activité pour 2019, que cette année a été particulièrement difficile, marquée par la diminution des prix du pétrole «induisant une réduction significative des principaux indicateurs financiers en les portant à des niveaux inférieurs en comparaison avec les exercices précédents».
Le coup de frein qu’a connu l’activité de Sonatrach en 2019, provoqué essentiellement par la chute des prix du pétrole, s’est traduit, notamment, par une baisse de 18% du bénéfice net en 2019 comparativement à 2018, s’établissant à seulement 338 milliards de dinars. Le rapport annuel de Sonatrach fait constater que le prix moyen annuel de vente de ses hydrocarbures était de 64,50 dollars durant l’exercice écoulé, soit une diminution de 9,5% par rapport à celui de l’exercice 2018. Cette diminution a engendré ainsi une baisse de 12% du chiffre d’affaires du groupe à l’issue du précédent exercice, à 4.242 milliards de dinars. La fiscalité pétrolière versée au Trésor au titre de l’exercice 2019 est de 2.695 milliards de dinars, soit une diminution de 5% par rapport à l’exercice 2018, lit-on dans le rapport de Sonatrach. La valeur des ventes et produits s’est chiffrée à 4.303 milliards de dinars, en forte diminution par rapport à 2018 où les ventes du groupe ont totalisé 4.881 milliards de dinars.
Les ventes sur le marché domestique ont cumulé une valeur de 306 milliards de dinars, marquant un recul de 3% par rapport à l’exercice précédent. En revanche, le rapport du groupe fait ressortir une forte augmentation des charges sociales et de la masse salariale ; celles-ci se chiffrant à 184 milliards de dinars en 2019 contre 155 milliards de dinars en 2019. Les exportations de l’exercice 2019, exprimées en milliards de dollars, ont atteint 32,98 contre 38,9 en 2018, soit une diminution de 15%. Cette baisse était en partie à la source directe de la hausse du déficit commercial, alors que les importations n’ont que peu baissé en 2019. La diminution du chiffre d’affaires global de la compagnie a eu pour effet direct une contraction du bénéfice net ; celui-ci passant de 414 à 338 milliards de dinars. La rémunération des associés (Profit oïl) est passée de 565 milliards de dinars en 2018 à 470 milliards de dinars en 2019, marquant une diminution de 17% comparativement à 2018. Les pertes de change sur les avoirs en devises et les factures libellées en monnaies étrangères inscrites au bilan (créances et dettes), sur la base du cours de change au 31/12/2019, sont de l’ordre de 56 milliards de dollars, lit-on dans le rapport de la compagnie publique des hydrocarbures. Ce rapport indique également que la couverture financière dédiée aux assurances et réassurances a légèrement augmenté en 2019. Les couvertures des valeurs assurées sont passées de 87,713 milliards de dollars pour la période 2018-2019 à 88,907 milliards de dollars pour la période 2019-2020, soit une évolution d’environ 1,4 %. «Il est à noter que malgré l’augmentation des valeurs assurées et le durcissement du marché de la réassurance en 2019, qui a connu des augmentations de cotations sur le marché de Londres pour tous types de risques, les courtiers tenants ont pu négocier le maintien des taux de primes appliqués pour le risque de Sonatrach en mettant en avant la faible sinistralité du patrimoine de Sonatrach», souligne ledit rapport, précisant que le placement des différents risques est réparti entre le marché local (assureurs locaux et Compagnie centrale de réassurance-CCR), la captive de réassurance «Sonatrach Ré» basée au Luxembourg et le marché international de la réassurance. Pour ainsi dire, l’impact dévastateur de la chute des cours du brut en 2019 a eu pour conséquence la baisse de l’ensemble des indicateurs financiers du groupe Sonatrach, alors que l’année 2020 s’annonce encore plus compliquée, car à la chute des prix du pétrole est venue s’ajouter la crise sanitaire qui a provoqué un trou d’air dans l’activité de la compagnie.