Par Nadir Kadi
Au lendemain du Conseil des ministres, consacré en partie à la question de l’approvisionnement des marchés durant le mois de Ramadan, le secteur du commerce, par la voix de Ahmed Mokrani, directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales, a de nouveau rassuré quant à la capacité de garantir les quantités et le contrôle des prix.
Le responsable, qui s’est exprimé sur les ondes de la Radio nationale, a en ce sens précisé qu’en plus des contrôles et la lutte contre la spéculation, de nouvelles mesures étaient en cours d’application pour rationaliser la consommation, généralement excessive et « injustifiée » durant le mois de Ramadan.
En effet, précisant que le secteur du commerce, en collaboration avec l’agriculture et l’industrie, travaille depuis plusieurs mois à la préparation du Ramadan suite à l’installation, par le ministre, de la commission ministérielle mixte, le 20 octobre 2022, ». Ahmed Mokrani a notamment fait savoir hier que les autorités ont décidé de modifier les volumes de conditionnement de certains produits de large consommation. Et plus précisément, il s’agit de « suspendre le conditionnement de la semoule dans des sacs de 25 kg, ainsi que les conditionnements volumineux d’huile et de sucre.
Cette mesure, selon le responsable, devrait « permettre à tous les citoyens d’obtenir le produit », mais aussi de « rationaliser la consommation et lutter contre les achats abusifs ». Ainsi, les nouveaux conditionnements, selon le même responsable, devraient se limiter à des sacs de 1, 2, 5 ou 10 kilogrammes pour la semoule, pour l’huile, elle devrait dorénavant être conditionnée en bouteilles de 1 et 2 litres. Quant au sucre, la directive aux producteurs stipule que le conditionnement doit être de « 1 et 2 kilogrammes ».
Mesure qui s’ajoute en ce sens à l’apprivoisement des marchés en quantités importantes de produits de première consommation. On apprenait à ce propos que les pouvoirs publics ont donné pour instruction « de prendre toutes les mesures pour fournir les produits de large consommation, notamment le lait subventionné, le sucre, l’huile, la farine ou encore les produits agricoles, légumes et fruits ou les viandes ».
Et dans le détail, Ahmed Mokrani explique qu’« en ce qui concerne le lait, nous travaillions en collaboration avec le secteur de l’agriculture (…) Actuellement nous avons près de 14 579 tonnes à distribuer au niveau de 124 laiteries dont 15 publiques ». Par ailleurs, le responsable ajoute qu’une quantité supplémentaire de 5 000 tonnes est prévue. La même politique devrait également être suivie en ce qui concerne l’huile de table, dont les besoins ont été évalués à près de 48 000 tonnes. « Le ministre s’est réuni avec les six producteurs, des instructions ont été données pour augmenter la production qui devrait atteindre 55 000 tonnes durant le mois de ramadan ».
Quant au sucre, la semoule ou encore la farine, le responsable annonce une hausse de la production pour satisfaire la demande et parfois dépasser les prévisions de consommation : « Pour ce qui est du sucre, les besoins mensuels sont de 56 000 tonnes, mais nous allons atteindre une production de 65 000 tonnes ». Il explique en ce sens que des instructions ont déjà été données aux cinq producteurs du secteur.

Suspension des congés
En ce qui concerne la farine et la semoule, le responsable précise notamment qu’il a été demandé aux producteurs de suspendre les congés des travailleurs pour garantir la pleine production : « Les minoteries seront également actives les week-ends (…) La production devrait passer de 5 millions de quintaux de farine pas mois à près de 7 millions de quintaux. Et de 2 à trois millions de quintaux pour la semoule ».
S’exprimant également hier sur la hausse des prix des viandes blanches ces derniers jours sur les marchés de détails : « Nous avons constaté dernièrement une hausse des prix des viandes, en particulier pour les viandes blanches (…) passant d’une moyenne de 320 dinars le kilogramme, il y a quinze jours, à près de 450 dinars ». Ahmed Mokrani a en ce sens annoncé que des mesures devraient être prises « pour lutter contre ces hausses injustifiées ».
Et dans cette même logique de réduction des prix, le responsable rappelle également que le gouvernement avait pris la décision d’importer des quantités suffisantes de viandes ; ces commandes devraient arriver « fin février, début mars et seront largement disponibles et s’ajouteront à la production nationale estimée à 50 400 tonnes de viande rouge ». n