Les délais à long terme dans la réalisation des projets structurants ne semblent pas du goût du chef de l’Etat qui a donné, avant-hier, à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres, des instructions pour hâter les projets des secteurs de l’Energie et des Mines.
PAR NAZIM BRAHIMI
Après donc la guerre déclarée à la réévaluation financière des projets publics quand la demande dépasserait les 10 % du montant initialement alloué, on agit désormais sur les délais contractuels avec l’objectif de réaliser ces grands projets structurants dans des délais raisonnables.
Affichant clairement son rejet des délais à long terme, le président Tebboune a ordonné, dans ce sens, de réduire les délais de réalisation de lignes ferroviaires devant relier Annaba à la mine de Bled El Hadba (Tébessa) et Béchar à la mine de Gara Djebilet (Tindouf), soulignant la nécessité de réaliser ces lignes ferroviaires suivant les standards internationaux en vigueur.
Il s’agit, selon l’instruction du chef de l’Etat, de réaliser ces lignes ferroviaires dans «les plus brefs délais» suivant les standards internationaux, en partenariat avec des compagnies internationales, à même «d’augmenter les capacités de production de ces deux projets, au regard de leur urgence économique pressante», selon le communiqué rendu public par la Présidence de la République à l’issue de cette réunion.
En plus d’avoir aussi instruit le gouvernement à l’effet de «procéder à l’aménagement et à l’exploitation, en concomitance, concernant les différents travaux, en vue de parachever l’exploitation de la mine de Gara Djebilet», le président Tebboune a mis en avant la nécessité de «permettre aux start-up de participer aux différents projets miniers».
A rappeler que le projet phosphate intégré, qui englobe le développement et l’exploitation du gisement de phosphate de Bled El Hadba à Djebel Onk, wilaya de Tébessa, la transformation chimique des phosphates à Oued Kébérit, wilaya de Souk-Ahras, la fabrication des engrais à Hadjar Soud, wilaya de Skikda, ainsi que des installations portuaires dédiées au niveau du port de Annaba, permettra à l’Algérie d’être l’un des principaux pays exportateurs d’engrais et de fertilisants.
Considérée comme l’une des plus grandes mines de fer dans le monde, Gara Djebilet recèle plus de 3 milliards de tonnes de réserves dont 1,7 milliards de tonnes exploitables.
Le Conseil des ministres tenu en mai 2022 avait approuvé le lancement de la 1re phase de l’exploitation du projet de minerai de Gara Djebilet, avant que le lancement officiel ne soit donné au mois de juillet passé.
Au mois d’août passé, le Directeur général adjoint de l’Entreprise national de fer et de l’acier (FERAAL), Redha Belhadj avait annoncé l’extraction d’une première quantité de minerai de fer, estimée à 1000 tonnes, deux mois après l’entrée en exploitation.
Selon les estimations de l’entreprise FERAAL, dans la phase d’exploitation (2022-2025), la capacité de production du minerai variera entre 2 et 3 millions de tonnes de minerai de fer, pour arriver à 40-50 millions de tonnes/an à partir de 2026.
Le projet stratégique d’exploitation de la mine de Gara Djebilet à Tindouf constituera un «levier de l’industrie sidérurgique en Algérie» et «favorisera la réalisation de mégas projets, comme le renforcement du réseau ferroviaire en Algérie», a déclaré, début janvier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, lors de la réception du premier remorqueur marin de fabrication locale destiné à accompagner l’accostage des navires de transport de carburant qu’il a supervisée à Bouharoun (Tipasa), accompagné des ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab et des Transports, Kamel Beldjoud.
Après le lancement de la production des plaques d’acier marin par le complexe d’El Hadjar, ce projet contribuera à l’avenir avec le développement de la production à «renforcer l’industrie sidérurgique en Algérie, ce qui permettra de réaliser de mégas projets, comme le réseau ferroviaire, la fabrication de conteneurs, des gazoducs et pipelines», a ajouté le ministre. n