A l’issue de son installation samedi dernier, le nouveau ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali a révélé aux médias qu’il comptait revoir la majorité des textes réglementaires et organiques liés à l’acte d’investissement.
«C’est nécessaire, car tout investissement repose sur un dispositif organique et réglementaire», a-t-il expliqué pour justifier sa future démarche. Faut-il comprendre que le ministre et non moins économiste de formation a sa petite idée sur les voies et moyens à mettre en place pour que l’acte d’investir ne fasse plus l’objet de dérives comme cela a été le cas dans l’industrie du montage automobile. On peut aussi se demander si ce dernier va mettre dans sa ligne de mire la relance de l’investissement dans le pays qui en a grand besoin. Faut-il, en effet, rappeler à
ce sujet que des barrières freinent encore l’investissement. Pour preuve. Tout ce qui a été pris comme décision afin de booster l’investissement s’est soldé par un bilan loin d’être à la hauteur des objectifs escomptés. Les causes sont un secret de Polichinelle. On peut citer entre autres certains textes juridiques contradictoires et surtout le long circuit bureaucratique qui finit souvent par pousser les investisseurs à abandonner leurs projets. Et pourtant, on ne compte plus le nombre de projets d’investissement à forte valeur ajoutée, car créateurs de richesse et d’emplois, qui n’ont pas abouti pour cause d’entraves. Devant cet état des lieux, il serait intéressant de savoir si Ferhat Aït Ali va s’atteler à résoudre la problématique. Car, il va sans dire que les investissements ne peuvent réussir s’ils ne sont pas portés par une administration et des agences connexes prêtes à exécuter efficacement leurs missions. Et quand on sait que l’investissement public ou privé est au cœur de la croissance économique ne faut-il donc pas vite lever les barrières qui empêchent le développement des investissements dans notre pays. Ce qui pourrait faire avancer l’investissement, fortement indiqué depuis que le pays traverse une crise financière aiguë suite à la chute du prix du baril de pétrole et rendant ainsi les recettes extérieures du pays de plus en plus dérisoires par rapport aux besoins incompressibles de fonctionnement du pays. C’est pour dire que devant une telle donne, la solution la plus appropriée, si l’on veut éviter au pays le pire des scénarios, est de faire décoller l’investissement privé et public national. Toujours est-il que cela dépendra de plusieurs facteurs. Entre autres, l’investissement aura besoin pas seulement d’un cadre juridique sans ambigüité mais, aussi, d’importer des biens d’équipements sans que les pouvoirs publics ne s’opposent
à l’importation de certains types d’équipements comme cela été le cas par le passé. En effet, au lendemain du choc pétrolier de 2014, l’importation de l’approvisionnement industriel et des machines et biens d’équipements a considérablement baissé, ce qui a nuit fortement à l’économie du pays, au point où le nombre de projets d’investissement a chuté de moitié, sinon plus. Ceci dit, reste à savoir si le nouveau ministre de l’Industrie va faire de ce dossier une autre de ses priorités. On le saura peut-être dans quelques semaines.