La reprise du projet « Desertec » est en train de devenir une réalité pour l’Algérie, d’autant que la date de signature du mémorandum d’entente entre Sonelgaz et le consortium allemand DII Desert Energy a été retenue.

Annoncée depuis la fin de l’année dernière, cette signature aura lieu « en avril prochain, englobant les domaines technique et de formation » dans les énergies renouvelables, a précisé le ministre de l’Energie Mohamed Arkab, en marge de la Conférence nationale de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG), tenue jeudi. Cette déclaration a été faite par M. Arkab également, le même jour, en marge de la plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l’examen du plan d’action du gouvernement, qui inscrit le développement de l’énergie renouvelable parmi ses grands chantiers.
La signature d’une convention permettra « la création d’un cadre de consultations entre les deux parties sur des bases solides », a indiqué M. Arkab, ajoutant que l’objectif est « la réalisation de stations de panneaux solaires pour concrétiser la transition énergétique sur la base d’une haute technologie ». « Grâce à la grande expérience des Allemands dans ce domaine, la coopération sera dans l’échange d’expertises et de la formation des jeunes Algériens dans l’utilisation des nouvelles technologies en cette matière », a souligné le ministre.
Il y a lieu de rappeler qu’en 2009, un groupe de grandes entreprises allemandes, unies dans Dii Desert Energy (alors connu sous le nom de
« Desertec Industry Initiative », avait lancé une idée sur la mise en œuvre de projets solaires et éoliens dans les déserts d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA). L’événement en question est une opportunité d’échanger des idées avec des décideurs, tant publics que privés, et de discuter des dernières tendances, projets et possibilités de coopération avec plus de 300 experts des secteurs des énergies renouvelables, des industries énergétiques, de la politique et de la science.
En 2011, après plusieurs rounds de polémique avec le groupe allemand, l’Algérie avait fini par adhérer au projet Desertec. Quelques mois auparavant, en 2010, lors d’une visite en Allemagne de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, des informations avaient fait état d’un accord entre ce dernier et la chancelière allemande, Angela Merkel, pour la mise en place d’une commission économique mixte, notamment pour développer la coopération dans le domaine des énergies renouvelable. Piloté par des entreprises allemandes, il visait la création, sur une période de 40 ans, d’un vaste réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, censé fournir à terme jusqu’à 15% de la consommation d’électricité de l’Europe. Toutefois, Desertec ne verra jamais le jour. Il avait même été déclaré mort avant sa naissance. Mais l’année dernière, un autre projet similaire verra le jour à l’initiative des grands opérateurs allemands dans le domaine réunis autour du Dii Desert Energy, venu ressusciter Desertec.
En novembre 2019, une délégation du secteur de l’énergie, composée des responsables de la CREG, Sonelgaz, et du Commissariat aux énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique avait participé au 10e Forum arabo-allemand de l’énergie à Berlin (Allemagne), et le ministère de l’Energie avait alors indiqué que l’Algérie était intéressée par la coopération avec le consortium allemand DII Desert Energy (Desertec) afin de renforcer les capacités de production d’énergie d’origine renouvelables et mieux les intégrer dans le système électrique algérien.
De son côté, le P-DG de Sonelgaz, Chaher Boulakhras, avait réaffirmé la volonté de son groupe d’intégrer de nouveau l’initiative du consortium international Dii Desert Energie portant sur le développement des énergies renouvelables. « Notre coopération avec Dii Desert Energie est très importante parce que nous avons arrêté des objectifs ambitieux et prometteurs en matière d’énergies renouvelables », avait-il souligné.