Un important projet industriel dans le secteur des mines est prévu dans le programme de transformations des matières minières, telles les phosphates, s’inscrivant en droite ligne de la stratégie du ministère de l’Energie et des Mines, visant à substituer à l’importation des produits issus de la valorisation des produits miniers, l’amélioration des recettes en devises, par le placement à l’export de l’excédent ainsi que la création d’emplois dans le secteur de l’énergie et des mines.
Par Khaled Remouche
En effet, en vue du lancement des travaux de ce projet industriel, un protocole d’accord a été signé lundi dernier au siège du ministère de l’Energie entre le groupe Asmidal, filiale de Sonatrach, et le groupe minier public Manal, en vue de la création d’une société mixte public-public de transformation chimique des phosphates, destinée à piloter les travaux de ce projet et son exploitation une fois mis en service. En quoi consiste ce projet ? Il s’agit d’un projet de partenariat public-public entre les groupes Manal et Asmidal, dénommé «Projet Phosphate di calcique/mono calcique et triple super phosphate». Il a pour objectifs la transformation et la valorisation des phosphates, matière première dont l’Algérie recèle d’importants gisements situés dans la région de Bir El Ater (wilaya de Tébessa) avec des réserves estimées à plus de 2 milliards de tonnes. Les produits qui seront fabriqués par les installations prévues dans le cadre de ce projet sont «le phosphate mono MCP/Di-calcique(DCP)», éléments de base de l’alimentation du bétail et de la volaille, l’engrais phosphaté triple super phosphate, bien connu par les agriculteurs et dont le marché est en évolution constante, ainsi que l’acide phosphorique et l’acide sulfurique, produits très demandés entrant comme intermédiaires dans l’industrie de fabrication des engrais chimiques», lit-on dans le communiqué de presse. L’objectif, suivant cet accord préliminaire est, dans une première phase, de faire dans la substitution aux importations ; la facture importation pour les seuls produits MCP/DCP s’est établie à 4,6 milliards de dinars en 2019, indique le texte. Les délais de réalisation sont fixés pour la première phase à quatre ans et pour la seconde à 3 ans. Les installations industrielles seront donc à plein régime à partir de la septième année : 50% à partir de la 4e année, 100% à partir de la 7e année. Les exportations sont prévues durant cette seconde phase. «Elles permettront des gains en devises annuellement au profit de la balance des changes nationale», ajoute le texte. «On estime à 100 000 tonnes, de produits chimiques transformés, le volume de ces exportations annuellement», nous a indiqué le PDG du groupe Manal, Mohamed Harami. L’investissement global du projet est estimé à 396 millions de dollars pour un chiffre d’affaires annuel de 173 millions de dollars. Le nombre d’emplois créés dans la phase réalisation est de 700 et dans la phase exploitation de 300. «Le projet sera financé en partie grâce à l’autofinancement et en partie aux crédits bancaires obtenus auprès de banques locales». Il sera réalisé en EPC (ingénierie-procurement-construction), c’est-à-dire que la société retenue se chargera à la fois des études d’ingénierie, de l’achat des équipements (procurement) et de la réalisation des installations industrielles, composante essentielle du projet. «Un appel d’offres sera lancé à cet effet», a indiqué M. Houane, le PDG d’Asmidal, la société partenaire dans ce projet. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a insisté, à l’issue de la cérémonie de signature du protocole d’accord, auprès des premiers responsables des groupes Asmidal et Manal, sur le respect des délais de réalisation. n