Par Fazil Asmar
Bien que les mesures en faveur des consommateurs, annoncées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, dans le cadre du projet de la loi des Finances 2022, soient de bon augure, des associations de protection des consommateurs estiment qu’elles restent minimes et ne régleront par la problématique du pouvoir d’achat en profondeur.
Pour le président de l’Association el Aman, Hacène Menouar, le taux de réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) ne sera pas très important vu la conjoncture marquée par une crise financière. A ce propos, la Fédération algérienne des consommateurs espère que le taux de réduction sur l’IRG soit au moins de 30%. Concernant la coordination prévue entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture, afin d’assurer un contrôle maximal sur les produits agricoles, les légumineuses et les pâtes alimentaires, Menouar estime qu’elle ne sera pas des plus faciles en raison de la présence de trop d’intermédiaires publics sur le marché intervenant à tous les niveau. Il pense qu’il sera impératif, en matière de coordination, d’intégrer également le ministère de l’Industrie dans le but d’établir, ensemble, une cartographie des produits alimentaires de large consommation, fruits et légumes et ceux issus de la transformation industrielle. «On saura ainsi quels sont les besoins réels en ces produits de toute la population sur le territoire national. De cette façon, une commande publique précise et transparente sera soumise à nos producteurs et transformateurs», explique-t-il. Ce qui permettra, par ailleurs, un meilleur contrôle de ce qui entre et sort sur le marché local.
A ce propos, le directeur exécutif de la FAC, Mohamed Toumi, a salué la décision du chef de l’Etat relative au renforcement du contrôle sur le terrain des commerces pour interdire toute hausse injustifiée des prix des produits alimentaires. «Il était temps ! Il était temps également de penser à un projet de loi relatif à la spéculation et sanctionner sévèrement les auteurs», dit-il. Au sujet de la spéculation, Menouar estime qu’avant d’élaborer un projet de loi, il faut penser à appliquer déjà les textes juridiques en vigueur pour mettre fin à ce fléau. Pour lui, d’ailleurs, s’il y a spéculation, cela signifie que la régulation du marché est défaillante. «S’il y a identification de nos producteurs et de nos transporteurs, le marché sera régulé et la marge de manœuvre des spéculateurs sera considérablement réduite et pourrait même disparaître une fois des sanctions sévères appliquées contre les auteurs de la spéculation, soutient-il. Pour revenir au renforcement du contrôle des prix, il rappelle que seulement les produits subventionnés et réglementés sont concernés. «Les prix du marché étant libres, le contrôle ne peut intervenir sur les prix des produits non subventionnés et non réglementés. Pour cette raison, le contrôle devra intervenir au niveau de la production et des importations afin d’afficher à l’intention des consommateurs les prix de revient ou de référence et leur laisser le libre choix d’agir et de dénoncer quand il y a augmentation exagérée dans les prix», conclut-il, assurant que ce procédé donne de bons résultats dans les pays développés.