A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’obésité, célébrée le 4 mars, les spécialistes de la santé ont tiré la sonnette d’alarme sur les proportions alarmantes de la progression rapide de l’obésité, constituant un sérieux problème de santé publique.

Par Sihem Bounabi
Le Professeur Rachid Malek, vice-président de la Société algérienne de l’obésité, déclare à ce sujet, à la Chaîne III de la Radio nationale, qu’«une récente étude a montré que les personnes de 19-70 ans sont touchées à raison de 14% chez les hommes et de 30% chez les femmes», signalant qu’«elle commence à s’installer chez les enfants». Il ajoute que les causes de l’obésité sont nombreuses, dont les facteurs génétiques mais aussi environnementaux. Parmi ces derniers, il cite «une alimentation malsaine, le stress, la sédentarité à cause de la réduction de l’activité, le manque de sommeil», affirmant que «lorsque la durée du sommeil est inférieure à cinq heures par nuit, le risque d’obésité augmente de 60%». Il alerte également sur les dangers de la surconsommation de sucre qui aggrave les risques d’obésité et peut ainsi entraîner des comorbidités comme les maladies cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, le diabète et même le cancer». Le Professeur Rachid Malek lance ainsi un appel à «surtaxer» les produits sucrés et dérivés de sucre, à l’instar des boissons gazeuses. Il conseille également au «minimum 30 mn de marche par jour et d’éviter de manger trop gras et trop sucré». Pour sa part, le Pr Djamel Eddine Nibouche, chef service de cardiologie à l’hôpital Nafissa-Hamoud, tient à alerter que «l’obésité a des conséquences néfastes sur la santé d’un individu», et d’ajouter que «les gens obèses ont une diminution d’espérance de vie et onze fois plus de risque de développer un diabète, une maladie cardiaque, une hypertension artérielle, un AVC ou un cancer que les personnes normales». Les spécialistes affirment ainsi qu’«en Algérie, sur deux décennies, l’indice de masse corporelle élevé est passé de la 6e à la 2e position comme étant un facteur de risque d’invalidité».
Afin de prévenir les risques d’obésité, ils conseillent de «revenir à la cuisine traditionnelle, faire de l’exercice physique et éviter la consommation abusive de sodas, de sucreries et de boire beaucoup d’eau». Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté les pays à «faire davantage pour inverser cette crise sanitaire prévisible et évitable». Selon les chiffres de l’OMS plus d’un milliard de personnes dans le monde sont obèses, soit 650 millions d’adultes, 340 millions d’adolescents et 39 millions d’enfants, un nombre qui ne cesse d’augmenter ; il est également pronostiqué que d’ici 2025, environ 167 millions de personnes seront en moins bonne santé parce qu’elles sont en surpoids ou obèses. L’OMS rappelle que l’obésité est une maladie qui a des répercussions sur la plupart des systèmes de l’organisme. Elle touche le cœur, le foie, les reins, les articulations et l’appareil reproducteur. Elle entraîne une série de maladies non transmissibles, telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension et les accidents vasculaires cérébraux, diverses formes de cancer, ainsi que des problèmes de santé mentale. Autrefois considérés comme un problème des pays à revenu élevé, le surpoids et l’obésité sont désormais en augmentation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier dans les milieux urbains, selon l’OMS.