Le gouvernement va plafonner les prix des viandes blanches. C’est le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni qui l’a annoncé.
Par Hakim Ould Mohamed
Ce plafonnement des prix devrait aider, selon le ministre, à préserver le pouvoir d’achat des citoyens. La décision est prise et son application serait imminente. D’autres mesures seront prises aux fins de stabiliser les prix des œufs et des viandes rouges.
Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Agriculture et du Développement rural, rejette la thèse de la hausse de l’aliment de bétail qui justifierait l’envolée actuelle des prix des produits agricoles frais. L’idée de plafonner et/ou de stabiliser les prix de certaines denrées alimentaires vise à réduire l’impact de la hausse des prix de certains produits agricoles frais sur le pouvoir d’achat des petites et moyennes bourses. Les dernières notes de l’Office national des statistiques (ONS) au sujet de l’évolution de l’inflation ont démontré clairement que les prix des produits agricoles frais ont participé grandement aux poussées inflationnistes de ces derniers mois. Preuve en est que dans le dernier Indice ONS des prix, daté de septembre dernier, il est clairement mentionné que les prix des biens alimentaires ont marqué une croissance de 0,9%, induite aussi bien par l’évolution des prix des produits agricoles frais que par celle des produits alimentaires industriels. L’augmentation des prix des produits agricoles frais (+1,3%) est due, essentiellement, par celles observées au niveau des fruits (+21,0%), de la viande de poulet (+4,1%) ainsi que de la viande rouge (+4,0%). En août dernier, les hausses étaient encore plus prononcées que celles constatées en septembre.
En effet, selon l’Indice des prix de l’ONS pour le mois d’août dernier, les prix des produits agricoles frais ont affiché une variation importante de +7,4%. Des augmentations tangibles ont caractérisé certains produits, notamment la viande de poulet (+14,9%), les fruits (+26,8%) et la viande rouge (+4,4%). Ce dernier produit inscrit une hausse considérable de 23,5% par rapport au même mois de l’année précédente. Cela démontre clairement l’impact de ces hausses qui caractérisent les prix des produits agricoles frais sur l’indice global des prix à la consommation ainsi que sur le taux d’inflation qui a progressé à 9,4%, le taux le plus élevé de ces 25 dernières années. En plafonnant les prix de certains produits et en mettant en place un dispositif de régulation, le gouvernement veut ainsi contrecarrer la hausse vertigineuse des prix à la consommation, alors que le projet de loi de finances 2023, porteur d’autres mesures contre l’érosion du pouvoir d’achat, dont la hausse des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage, continue d’être débattu au sein de la haute chambre du Parlement. Les mesures de stabilisation des prix sont, néanmoins, imminentes et ne sont aucunement soumise à un quelconque débat. C’est une question de deux semaines seulement, à en croire le ministre de l’Agriculture et du développement rural. n