Les zones autour du super gisement de Hassi Messaoud et dans la région de Touggourt ainsi que dans le bassin de Berkine recèlent d’importantes quantités de pétrole à mobiliser rapidement si on veut profiter de la conjoncture actuelle marquée par la hausse des prix du brut sur les marchés internationaux. Mais attention à la hausse de la demande domestique en carburants.
Par Khaled Remouche
Sonatrach table sur le développement de nouveaux pôles pétroliers particulièrement dans la région de Hassi Messaoud et Touggourt pour relever le défi du maintien et de la croissance de la production pétrolière de l’Algérie qui tourne aujourd’hui à 1 million de barils/jour de brut, face au déclin de nombreux gisements de pétrole, certains très importants en termes de niveaux d’extraction situés dans le bassin de Berkine au sud-est, comme ceux de HBNS et d’Ourhoud, et le bassin d’Amguid Messaoud moins importants, comme ceux de Zotti, El Agreb, El Gassi, Rhourde El baguel et Mesdar. Effet de ce déclin, la production pétrolière est passé de 1,2 million de barils/jour au début des années 2010 à 1 million de barils/jour en 2016 et 2017 à moins de 1 million de barils/jour fin des années 2010, puis est remonté à 1 million de barils/jour aujourd’hui. Le challenge pour Sonatrach est d’accroitre ce niveau de production, du moins le maintenir. En visite d’inspection au sud-est du pays, le président du groupe Sonatrach Toufik Hakkar a annoncé des perspectives prometteuses en termes de développement de nouveaux pôles pétroliers dans la région de Hassi Messaoud et de Touggourt. D’abord, il a assisté aux derniers essais du nouveau centre de traitement du brut provenant des nouveaux gisements de la périphérie de Hassi Messaoud : Hassi Tarfa, Hassi Dzabat et Hassi Guettar. Ces gisements entreront en principe en production en 2023 avec un niveau d’extraction de 60.000 barils, soit 3 millions de tonnes/an. Ils devaient être livrés entre 2017-2020. Dans la région de Touggourt, il a annoncé que suite aux travaux de développement menés par des entreprises algériennes, la production de gisements de Touggourt en effort propre passera de 45.000 baris/jour en 2023 à 80.000 barils/jour en 2026. A cela va s’ajouter la production du gisement de Bir Seba à Touggourt en partenariat avec la compagnie thaïlandaise PPTE et la compagnie vietnamienne Petro Vietnam qui, une fois achevée la phase II de développement, ce gisement atteindra un niveau de production de près de 40.000 barils contre 16.500 barils/jour actuellement. Cette seconde phase devait être terminé en 2021. N’oublions pas également la découverte récente dans la même région d’un important gisement, dont les réserves sont estimées à 1 milliard de barils de brut qui pourrait produire au moins 60.000 barils/jour. Les nouveaux gisements de la région de Hassi Messaoud et Touggourt pourront produire au minimum 200.000 barils/jour à moyen terme si le rythme de livraison des nouveaux gisements est plus rapide. A noter plusieurs découvertes d’huile dans le bassin d’Amguid Messaoud durant ces dix dernières années. Dans le bassin de Berkine, Sonatrach a mis en service en 2022 le gisement de Hassi Bir Rekaiz, dont la capacité de production de 13.000 barils/jour aujourd’hui passera à 60.000 barils/jour à moyen terme. Il est attendu également une production de 24.000 barils/jour du gisement de Rhourde Khrouf et les résultats du développement des champs de Zemlet El Arbi, Sif Fatima et Ourhoud II, ainsi que ceux de Berkine sud en partenariat avec l’Eni. A noter également l’extension du contrat d’association avec Oxy, Eni et Total sur les gisements de HBNS et d’El Merk. Un investissement de plusieurs milliards de dollars pour maintenir la production pétrolière de ces champs sur plusieurs années. Le maintien ou la croissance de la production pétrolière nationale dépendra néanmoins d’un facteur important : le niveau de croissance de la demande domestique en carburants. Celle-ci aujourd’hui est en hausse après sa baisse importante durant l’année 2020 marquée par la crise sanitaire.
Il convient de ne pas oublier également que Sonatrach n’a pas encore investi en masse en effort propre ou en partenariat dans l’amélioration du taux de récupération du champ supergéant de Hassi Messaoud où un gain d’1 % correspond à la découverte d’un gisement géant de pétrole de 500 millions de barils, ni dans le forage ultra profond susceptible d’aboutir à d’importantes découvertes dans le bassin de Berkine ni dans le tight oil dont le défunt ex PDG de Sonatrach , ex Directeur de production de la région de Hassi Messaoud, disait que ses ressources sont importantes mais guères développées. n