Par Feriel Nourine
Les potentialités de l’Algérie en matière de production ont été mises en évidence hier par le Pdg du groupe Asmidal (filiale de Sonatrach), Tahar Heouine. Celles-ci peuvent permettre au pays d’être un acteur principal sur le marché, a-t-il indiqué.
C’est d’ailleurs ce statut qui est visé par les pouvoirs publics à travers le lancement de projets, a ajouté M. Heouine sur les indes de la radio nationale. Il a, à ce propos, cité le cas du projet de phosphate intégré (PPI) qui sera réalisé avec un partenaire chinois pour l’extraction et le traitement de 10 millions de tonnes de phosphate brut, en sus de la transformation de 1,2 milliard m3 de gaz naturel pour la production de près de 6 millions tonnes d’engrais par an.
La partie algérienne détient 56% de parts dans ce projet, avec 37% pour Asmidal et 19% pour le groupe Manajim El Djazaïr (Manal) , contre 44% pour la partie chinoise composée des sociétés «Wuhuan» et «Tian’an».
Côté investissement, 7 milliards de dollars seront consacrés au PPI, a rappelé le même responsable à propos d’un projet qui avait donné lieu à la signature d’un pacte d’actionnaires, en mars dernier, pour la création d’une société par actions de droit algérien afin d’entamer son développement.
«Ce projet permettra à l’Algérie d’être l’un des principaux pays dans le monde dans l’export d’engrais et de fertilisants. Actuellement, l’Algérie produit près de 3 millions de tonnes d’urée. Avec ce projet, l’Algérie produira plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés annuellement», avait alors affirmé le Pdg de Sonatrach, Toufik Hekkar, lors de la cérémonie de signature dudit pacte
Il comprend, a-t-il ajouté, des projets d’infrastructures connexes nécessaires pour accompagner le PPI, estimés à 5 à 6 milliards de dollars.
«Ce projet est important même en ce qui concerne l’emploi. En phase de construction, il impliquera 12 milles emplois, en phase d’exploitation, 6 mille directs et 24 milles emplois indirects», assure le Pdg d’Asmidal.
Ce dernier évoquera également le projet de la transformation de 700 milles tonnes de phosphate traité, «pour avoir toute une gamme de produits, comme le phosphate alimentaire destiné à l’alimentation du bétail et volaille, ainsi que d’autres produits chimiques.»
Insistant sur le potentiel en engrais de l’Algérie, il dira que notre pays «est un grand producteur de l’urée 46», un produit destiné à la céréaliculture, et dont l’offre «atteint 3 millions de tonnes par an , contre une consommation nationale de 150 000 à 200 000 tonnes, a-t-il précisé, faisant remarquer qu’en plus de satisfaire le marché local, nous arrivons exporter une grande partie de ce produit».
Mardi, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab s’est réjoui de l’évolution de l’industrie des engrais en Algérie, soulignant qu’elle connaît un nouveau départ.
M. Arkab a cité d’autres projets au profit de la filière qui sont en cours de lancement pour «diversifier l’économie nationale et renforcer l’agriculture algérienne», a-t-il expliqué à l’ouverture des travaux du 34ème Congrès technique international de l’Union arabe des engrais (AFA), à Alger.
Il a ajouté que l’Algérie œuvrait à la réalisation d’une production record agricole en 2023, notamment dans la filière des céréales, et ce, dans le souci d’assurer la sécurité alimentaire à la lumière des tensions géopolitiques et des problèmes économiques auxquels fait face le monde actuellement.
L’Algérie exporte aujourd’hui 7 millions de tonnes d’engrais manufacturées et de produits semi-finis, a-t-il fait savoir, relevant que les quantités exportées englobaient 3 millions de tonnes d’urée, 2 millions de tonnes de phosphate traité et 2 millions de tonnes d’ammoniac, a encore fait savoir le ministre, ajoutant que le pays produit également des centaines de milliers de types d’engrais azotiques et phosphatiques complexes «pour se mettre au diapason de la dynamique agricole inédite en cours en Algérie. <