La production algérienne de pétrole brut s’est établie à 878.000 barils par jour seulement en moyenne en février, lit-on dans le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, se basant sur des données fournies par le gouvernement algérien.

En revanche, les données fournies par les intermédiaires parmi les traders et les investisseurs du marché pétrolier montrent que la production algérienne était de l’ordre de 873.000 barils en moyenne en février. Quoi qu’il en soit, l’offre algérienne en pétrole brut semble pédaler dans la semoule, faute de nouvelle découvertes substantielles et d’investissements de nature à inverser une tendance vieille de quelques années déjà. Comparés aux statistiques de février 2020, les chiffres fournis par le rapport mensuel de l’Opep lèvent le voile sur une baisse sensible de la production algérienne de pétrole ; celle-ci passant d’une moyenne mensuelle de 897.000 baril/jour en février 2020 à 873.000 barils/jour en février 2021. La production était de l’ordre de 1,022 million de barils par jour en 2019. En variation annuelle, l’offre algérienne en brut semble accuser le pas, en raison, bien évidemment, des restrictions imposées par l’Opep+, mais pas seulement. L’amont pétrolier algérien souffre d’un désinvestissement criant, lié, entre autres, au déclin de l’investissement étranger que même la dernière révision apportée à la loi sur les hydrocarbures, datée de 2013, n’a pas pu enrayer, alors que la nouvelle loi sur les hydrocarbures, votée en décembre 2019, n’est pas encore entrée en vigueur, faute de textes d’application. Le précédent ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a assuré peu avant son départ du secteur que quarante-trois (43) textes d’application relatifs à la nouvelle loi sur les hydrocarbures devaient voir le jour avant la fin de l’année en cours. Les textes en question tardent à voir le jour pour des raisons jusqu’ici inexpliquées. Il était question que ces textes soient préparés vers la fin du précédent exercice pour que la loi devienne opérante dès 2021. Un appel d’offres international devait être lancé dès cette année, faisant suite à la publication des textes d’application. Rien de tout ça. Le secteur s’enlise dans la crise contre laquelle la nouvelle loi sur les hydrocarbures était censée servir comme remède. Selon des chiffres fournis récemment par le ministère de l’Energie, la production primaire d’hydrocarbures a été de 176 millions de TEP (tonne équivalent pétrole) en 2020. La production commerciale d’hydrocarbures primaires a été de 142 millions Tep. La production des produits raffinés a été de 28 millions de tonnes et celle des complexes GNL de 24 millions m3 GNL. Le volume global des exportations d’hydrocarbures s’était établi à 82,2 millions en tonnes équivalent pétrole (TEP) dont 937.000 barils/jour de pétrole et 40 milliards m3 de gaz. Les réalisations du secteur en 2020 connaissent une nette tendance à la baisse, certes, dans un contexte de choc pandémique, mais le ralentissement de l’activité dans le secteur des hydrocarbures semble être chronique et vieux de plusieurs années déjà. La baisse de la production du pétrole en 2020 s’explique à la fois par les restrictions imposées par l’Opep+ ainsi que par la baisse des investissements et du rendement des principaux gisements. Les investissements dans les hydrocarbures ont totalisé seulement 7,3 milliards de dollars durant le précédent exercice, alors que les principaux gisements souffrent de la faiblesse des taux de récupération, réputés pour être parmi les plus faibles de la région. Quoi qu’il en soit, l’offre algérienne en pétrole brut, de par sa faiblesse, est incapable de contrebalancer la chute des prix du brut. La reprise des cours amorcée depuis le début de l’année en cours serait d’un impact inconséquent sur les recettes et l’économie étant donné le faible niveau de production. Même l’offre libyenne, affectée par des années de conflits et dont le pays n’est de retour sur le marché que depuis quelques mois seulement, est supérieur à la production algérienne, s’établissant à près de 1,2 million de barils par jour en moyenne en février. <