Par Nadir Kadi
Selon une étude publiée fin janvier dernier par le «Forum des pays exportateurs de gaz» (Gas Exporting Countries Forum/GECF), la production de gaz naturel en Afrique devrait doubler d’ici à l’année 2050.
Une très importante hausse de la production, que l’organisation intergouvernementale de défenses des intérêts des principaux pays exportateurs de gaz naturel, évaluait sur cette période à 125%, avec une croissance annuelle moyenne de 2,8 %, soit un volume de 585 milliards de m3 en 2050, contre 260 milliards de m3 en 2021, et en pourcentage 11% de la production mondiale contre 6% à l’heure actuelle.
Des perspectives, qui font du continent un acteur majeur du marché du gaz ; une position qu’occupe déjà l’Algérie en tant que fournisseur de plusieurs pays européens, les derniers chiffres pour le mois de janvier 2023, publiées jeudi dernier en Espagne par Enagás, placent en ce sens l’Algérie comme principal fournisseur de gaz naturel assurant un quart de la demande mensuelle de l’Espagne.
En effet, Enagás a fait savoir que 25 %, soit 8 545 GWh, du total des livraisons de gaz à l’Espagne en janvier 2023 ont été assurés par l’Algérie, qui retrouve ainsi sa place de «principal fournisseur» du pays devant Les Etats-Unis et le Nigeria fournisseurs de l’Espagne, sous forme de gaz naturel liquéfié, à hauteur de 20,7 % et 20,2 %.
La position de l’Algérie, malgré les tensions entre les deux pays sur le sujet, s’explique pour rappel par les engagements du pays à honorer ses contrats. En ce sens, il est également à noter que le document du Forum des pays exportateurs de gaz a mis en avant que le continent européen sera le seul à voir sa production de gaz fortement diminué de «37 % pour s’établir à 330 milliards de m3 en 2050 d’ici à 2050» ; en cause, selon la même source, une politique de «décarbonisation» à marche forcée de l’économie des pays de l’UE.
Situation qui devrait ainsi constituer une opportunité d’exportation pour les producteurs africains qui devrait dans cette logique attirer des investissements de l’ordre 1 700 milliards de dollars dans l’amont gazier (exploration préliminaire jusqu’à l’extraction des ressources gazières). Une part notable des prévisions d’investissement mondiale dans ce domaine qui devrait s’élever sur cette même période à 9 700 milliards de dollars. Cependant, il est également noté que la production africaine de gaz devrait être, en parti, absorbée par la progression de la consommation locale, celle-ci devrait enregistrer une croissance de 152 % pour atteindre 415 milliards de m3 en 2050 «sous l’effet de l’accélération de la croissance économique et de l’augmentation de la population urbaine».
Quant aux autres régions du monde, le Forum des pays exportateurs de gaz estime notamment que l’Amérique du Nord, actuellement le premier producteur mondial de gaz, devrait globalement maintenir sa position de leader. Sa production devrait en effet augmenter de 285 milliards de m3 «pour atteindre 1 420 milliards de m3 en 2050», soit dans la production 26% en 2050 contre 28 % en 2021.
Le Moyen-Orient deviendra pour sa part la deuxième région productrice de gaz naturel au monde avec une prévision de près de 22 % de la production mondiale d’ici 2050, contre 17 % actuellement et la région Eurasie, qui assure actuellement près de 25% de la production mondiale, pourrait enregistrer une diminution pour arriver à 20% de la production mondiale d’ici à 2050. n