Par Sihem Bounabi
Lors du procès en appel de de l’affaire «Future Gate», qui s’est déroulé le 2 août, le Procureur général près la Cour d’Alger a requis une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA à l’encontre du dénommé Oussama Rezagui, propriétaire de la société «Future Gate», qui a escroqué des étudiants qui voulaient poursuivre leurs études à l’étranger.
Une peine de 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DA a été également requise à l’encontre des autres accusés dans cette affaire, à leur tête, les influenceurs Numidia Lezoul, Farouk Boudjemline, dit «Rifka», et Mohamed Aberkane, dit «Stanley».
Les accusés sont poursuivis pour «escroquerie, faux et usage de faux de documents administratifs et bancaires, blanchiment d’argent et violation de la réglementation régissant le mouvement des capitaux». En plein procès, l’influenceuse, Numidia Lezoul, s’est effondrée et a fait un malaise lors du réquisitoire du procureur. Suite à son évanouissement, elle a été évacuée de la salle du tribunal afin de recevoir les premiers soins. Après avoir repris connaissance, elle a de nouveau comparu devant le juge pour plaider son innocence.
Pour rappel, il y a un mois, lors du premier verdict de l’affaire «Future Gate», les influenceurs avaient été condamnés à une peine de 12 mois de prison et 100 000 dinars d’amende par le tribunal de Dar El Beïda. Contestant la sentence qu’ils estiment injuste, Numidia Lezoul, Farouk Boudjemline et Mohamed Aberkane ont fait appel et demandé une révision du procès par une instance judiciaire d’un degré supérieur. Le procès en appel s’est ouvert mardi dernier à la Cour de Ruisseau d’Alger.
Lors de son audition par le juge Numidia Lezoul a plaidé non coupable et nié toutes les accusations retenues contre elle, en affirmant qu’elle n’avait fait qu’une seule story pour la promotion de l’agence Future Gate facturée à 35 millions de centimes et pour laquelle elle n’a jamais été rémunérée.
Elle a expliqué au juge : «Je voulais juste aider mes frères qui veulent étudier à l’étranger.» Insistant sur le fait que «si elle était au courant de cette escroquerie, elle n’aurait pas fait sa promotion, même à des milliards de dinars», et s’exclamant : «Je suis une influenceuse, pas une criminelle». L’influenceuse suivie par plus de six millions d’Algériens a également confié au juge que «cela fait six mois qu’elle n’a pas vu sa mère». De son côté, l’influenceur «Rifka» a également nié les accusations d’escroquerie en confiant que «les étudiants sont mes frères et je n’aurais jamais accepté de les tromper». Tout en déclarant qu’il recevait un montant de 40 millions de centimes par mois, selon un contrat légal. Il affirme que dès que l’influenceur Stanley l’a contacté, après avoir découvert la vérité sur cette escroquerie, il a immédiatement résilié le contrat. Il a ajouté qu’il avait rapidement publié une vidéo en direct sur les réseaux sociaux avec Stanley dans laquelle il a exprimé sa solidarité avec les étudiants escroqués et où il a déclaré qu’il était prêt à les accompagner dans leur démarches pour réclamer justice.
Le verdict final du procès en appel sera connu le 9 août prochain, selon les déclarations des proches des influenceurs. n