Par Sihem Bounabi
Après avoir passé près de huit mois en prison, les influenceurs Numidia Lezoul, Rifka et Stanley sont libres depuis hier, suite à l’annonce du verdict de la Cour d’Alger du procès en appel de l’affaire «Future Gate» concernant l’escroquerie d’étudiants algériens voulant poursuivre leurs études à l’étranger. L’influenceuse Numidia Lezoul a été acquittée de toutes les charges retenues contre elle, tandis que Farouk Boudjemline dit «Rifka» et Mohamed Aberkane dit «Stanley», qui avaient écopé d’une année de prison dont six mois fermes, ont été libérés après avoir purgé leur peine. Placés en détention provisoire depuis janvier 2022, suite à une plainte déposée par 75 étudiants algériens, victimes d’escroquerie, les influenceurs étaient poursuivis pour les chefs d’accusation de «faux et usage de faux», «blanchiment d’argent et violation de la réglementation régissant le mouvement des capitaux». Le principal accusé, Oussama Rezagui, gérant de la société fictive «Future Gate», a été condamné, hier, à six ans de prison ferme. La mère d’Oussama Rezagui, l’ancienne députée Souad Lamara, a, quant à elle, été condamnée à 6 mois de prison ferme et une amende de 100 000 DA.
D’autres accusés dans l’affaire ont été condamnés à un an de prison dont quatre mois fermes. Lors de l’ouverture du procès en appel, le 3 août dernier, le procureur général de la Cour d’Alger avait requis 10 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars contre Oussama Rezagui et 3 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DA contre Numidia Lezoul, Rifka et Stanley. En plein procès, l’influenceuse Numidia Lezoul a eu un malaise durant le réquisitoire du procureur. Lors du premier verdict, au mois de juin passé, les influenceurs avaient été condamnés à une peine de 12 mois de prison et 100 000 dinars d’amende.
Contestant le jugement de première instance par le tribunal de Dar El Beïda, qu‘ils estimaient injuste, Numidia Lezoul, Rifka et Stanley avaient fait appel. Numidia Lezoul avait encore une fois plaidé non coupable et nié toutes les accusations retenues contre elle, en affirmant qu’elle n’avait fait qu’une seule story pour la promotion de l’agence «Future Gate» facturée à 35 millions de centimes et pour laquelle elle n’a jamais été rémunérée.
Insistant sur le fait que «si elle était au courant de cette escroquerie, elle n’aurait pas fait sa promotion, même à des milliards de dinars». «Je suis une influenceuse, pas une criminelle», s’était-elle exclamée. De leur côté, Rifka et Stanley avaient également réfuté les accusations. Stanley avait précisé devant le juge qu’il était lié par un contrat légal pour une durée d’un an, comme toute société commerciale qui le sollicitait et qu’il recevait un montant de 40 millions de centimes par mois. Il avait toutefois précisé qu’après avoir découvert l’escroquerie dont étaient victimes les étudiants algériens et dont certains se sont retrouvés dans une situation inextricable, il a tout de suite résilié le contrat qui le liait à l’agence Future Gate. Il a immédiatement publié une vidéo sur les réseaux sociaux, accompagné de Stanley, dans laquelle il a exprimé sa solidarité avec les étudiants escroqués. Finalement, après la mise sous mandat de dépôt en janvier dernier, les trois influenceurs, dont les rebondissements du procès ont fait couler beaucoup d’encre et ont été fortement suivis sur la toile, sont sortis de prison, hier le 9 août, après près de huit mois de détention provisoire. <