Par Feriel Nourine
Le transfert illicite de fonds à l’étranger fait sans doute partie des pratiques horribles et malsaines dont a le plus souffert l’économie algérienne. Une vieille pratique qui date de plusieurs décennies et qui a fini par prendre l’ampleur d’une véritable culture chez l’ensemble des oligarques ayant jouit des faveurs et des largesses manifestées durant le règne du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
En plus des multiples opportunités de corruption qui leur étaient offertes par le pouvoir en place, ces derniers faisaient du transfert illégal des devises vers les banques étrangères , et leur transformation en biens de tout genre, l’un des moyens sûrs de soigner considérablement leurs fortunes volées.
Le montant des sommes détournées par cette voie ne sera sans doute jamais connu dans sa totalité, tant les prédateurs ont été nombreux et se sont autorisés toutes les manœuvres pour assurer ce type de placement outre-mer, loin du contrôle de la législation algérienne.
Ces sommes se comptent par milliards d’euros, tente-t-on de chiffrer dans les milieux concernés. Ce qui témoigne de l’ampleur du mal causé à l’économie nationale par cette seule branche d’une corruption instinctive, ne connaissant aucune limite et que tout l’argent du monde n’est capable de rassasier.
Le mal est, certes, fait, mais il n’est pas irrémédiable. La récupération d’une partie assez conséquente des fonds détournés est réalisable. Elle se fait en obéissant à des procédures de longue haleine qui nécessitent une maîtrise à plusieurs niveaux et des démarches juridiques pouvant compter sur une escorte diplomatique efficace et apte à convaincre les autorités des pays étrangers à apporter leur collaboration
Les fonds transférés illicitement à l’étranger ont besoin de temps, beaucoup de temps, pour rentrer en Algérie. De patience aussi.