La littérature et la critique littéraires algériennes ont raflé trois prix à la 5e édition du prix littéraire «Katara» pour le roman arabe, lors d’une cérémonie organisée mardi dernier à Doha. Ainsi, le romancier Habib Sayah a décroché le prix Katara du roman arabe pour son roman «Moi et Hayim», publié en 2018 aux éditions Mim 2018, dans la catégorie «romans arabes publiés», Nasser Salmi a, quant à lui, été distingué dans la catégorie «romans arabes non publiés» pour son œuvre «une Tasse de café et un Croissant». Pour sa part, la chercheure de l’université de Sétif, Mouna Serifak, a remporté le prix de la recherche et de la critique littéraire pour son étude sur la littérature syrienne.
Habib Sayeh, le premier romancier à monter sur le podium dans la catégorie prix «romans arabes publiés» dont la valeur s’élève à 60 000 dollars, a déclaré à l’APS : «Je suis submergé de joie pour cette consécration.» Enchaînant : «Je ne la perçois pas comme un hommage qui m’est rendu à titre personnel mais un hommage au roman algérien et à l’effort de récit consenti par les romanciers algériens.» Dans la catégorie «romans arabes non publiés», Nacer Salmi s’est vu décerner le prix d’une valeur de 30 000 dollars pour son roman «une Tasse de café et un Croissant», en sus de quatre autres romanciers dans la même catégorie. Le romancier Nacer Salmi s`est déjà vu décerné, en 2016, le prix Katara du roman arabe à Qatar pour son œuvre «les Langues bleues». Le jeune romancier algérien a confié : «J’ai remporté le prix à deux reprises, mais j’ai été privé du plaisir de monter sur le podium et d’y recevoir le tout premier prix en raison du passeport. Mais aujourd’hui j’ai pris ma revanche et je suis heureux, car j’y suis pour recevoir le prix». Nacer Salmi a également estimé que «ce couronnement se veut une célébration de la création algérienne», tout en affichant son vœu de «voir se concrétiser davantage de présence et de prouesse dans de telles manifestations».
L’Algérie a aussi été primée dans la catégorie de la recherche et de la critique du roman grâce à la critique Mouna Serifak, une universitaire qui a travaillé sur des œuvres d’hommes de lettres syriens. «Je suis très contente de cette distinction que je considère comme un encouragement pour poursuivre mon travail», a-t-elle déclaré à l’APS. Enseignante de littérature et de langues à l’université Lamine-Debaghine de Sétif, Mouna Serifak compte parmi ses travaux «Le roman algérien d’expression française, entre changement social et construction de la conscience». Le prix Katara du roman arabe est un prix annuel lancé en 2014 par la fondation culturelle «Katara». Cette session 2019 du prix Katara a vu la participation de
1 850 candidats répartis notamment sur trois axes : le roman arabe édité, le roman non édité et les études. Trois romanciers algériens avaient décroché le prix Katara du roman arabe, dans son édition de 2017, à savoir, Saïd Khatibi, Abdelouahab Aïssaoui et Bachir Dif Allah. Le Directeur général du prix Katara, Khaled Sliti, a indiqué que le prix est devenu un carrefour culturel pour les hommes de lettres, les académiciens et les chercheurs arabes. Il a également affirmé que ce prix a atteint ses objectifs dans le monde arabe, celui d’être au service des initiatives culturelles tant à l’échelle arabe qu’internationale.