Les élections sénatoriales pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation, prévues avant la fin de l’année, donnent plus d’animation à l’activité partisane, notamment pour les formations politiques assez représentées dans les assemblées locales et qui veulent se positionner dans la perspective de l’élection présidentielle du printemps 2019.
Mais tout ne se fait pas dans la sérénité, particulièrement pour les partis qui ont davantage d’atouts pour gagner des points à l’heure du décompte final. D’où d’ailleurs la résurgence de certaines situations de crise dans plusieurs assemblées, générées par des divergences de taille quant au choix des candidatures. Ces divergences se font de plus en plus jour malgré l’implication des états-majors des partis, invitant aussi bien les élus locaux que la base militante à une forte mobilisation au profit de leurs candidats respectifs. Des indiscrétions partisanes font cependant état de la difficulté de ces partis à « trouver » dans leurs rangs un candidat au profil souhaité et convaincant. C’est ainsi le cas du secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, qui, après avoir présidé plusieurs rencontres régionales dans la perspective des élections sénatoriales, compte investir le terrain dans la même finalité. L’ancien parti unique fait ainsi du renouvellement partiel des membres du Sénat une étape importante qu’il tient à remporter afin de renforcer son poids au sein du Parlement. « Comme vous le savez tous, ces sénatoriales interviendront à seulement trois mois de l’élection présidentielle de 2019. Il s’agit d’étapes cruciales pour le pays et nous devons bien nous préparer et remporter l’une et l’autre de ces élections. Nul n’ignore que le candidat du FLN sera le futur président. Car le FLN, n’en déplaise à certains, et comme je ne cesse de le répéter, c’est l’Etat. C’est le parti du président !», avait soutenu Ould Abbès à ce propos. Le FLN tente ainsi de réunir les meilleures conditions possibles afin de gagner la bataille des sénatoriales, notamment dans les wilayas où il fait face à d’autres formations politiques qui ne manquent pas d’atouts à faire valoir. Djamel Ould Abbès avait déclaré, s’agissant des critères devant déterminer le choix des candidats, que l’ère de l‘intrusion de l’argent dans les affaires politiques, communément désignée par le vocable «chkara », est révolue, assurant qu’«aucune corruption ne sera tolérée» et que «la priorité sera accordée aux plus anciens au sein du parti». Pour Ould Abbès, il ne fait point de doute que cette élection, à savoir le renouvellement des membres du Sénat, « est cruciale » et constitue aussi « une étape préliminaire pour l’élection présidentielle de 2019». Du côté du Rassemblement national démocratique (RND), les choses semblent se dérouler avec moins de tracas, à l’image de la préparation du scrutin à El Tarf, où les 141 élus RND en étaient à choisir à bulletin secret celui qui se présentera aux élections sénatoriales. Le décompte final a donné comme vainqueur de ces primaires Adjemi Bachir, qui a obtenu 40 voix, suivi de Cheloufi Mounir avec 34 voix, alors que Hamdaoui arrive en 3e position avec 22 voix. Les élus de ce parti sont ainsi appelés à préparer désormais cette échéance avec l’espoir de préserver le siège qu’occupe actuellement un sénateur du Rassemblement, Rabah Touil en l’occurrence. Le Conseil de la Nation, Chambre haute du Parlement, comprend 144 membres, dont les 2/3, soit 96 membres, sont élus au suffrage universel indirect, parmi les élus des assemblées locales (Assemblées populaires communales et de wilaya) au sein de chaque wilaya, le tiers restant, soit 48 membres, étant désigné par le président de la République.