La course à la succession du président du Conseil de la Nation Abdelkader Bensalah est désormais lancée. Une fois que l’ex-chef de l’Etat par intérim a exprimé sa volonté de se retirer de la présidence du Sénat, des noms ont été proposés pour prétendre au poste de deuxième homme de l’Etat.

Et ce sont quatre prétendants qui ambitionnent de lui succéder et qui l’affichent ouvertement. Il s’agit de Salah Goudjil, Abdelouahab Benzaïm, Mustapha Djeghdali et Karim Younès. C’est du moins, les quatre noms qui circulent dans les coulisses du Conseil de la Nation. Mais de ces quatre prétendants, un seul est évoqué avec insistance, Salah Goudjil. Agé de plus de 80 ans, ancien moudjahid, cet ex-membre du Comité central du Front de libération nationale est aussi sénateur du tiers présidentiel et vice-président du Sénat. C’est d’ailleurs au titre de son statut de vice-président qu’il a assuré l’intérim de Bensalah lorsque ce dernier occupait le poste de chef de l’Etat par intérim. Les sources qui plaident en faveur de Salah Goudjil arguent qu’il a continué à présider aux destinées du Sénat même après l’élection de Tebboune et donc la fin de mission de Bensalah à la tête de l’Etat. « Pour nous, le candidat qui a la plus grande possibilité de succéder à Bensalah est sans nul doute Goudjil pour son passé historique, son appartenance au FLN », explique notre source, selon laquelle « Goudjil a aussi été celui qui a géré les levées de l’immunité parlementaire des sénateurs accusés de corruption ».
Toutefois, rien n’est encore tranché et les trois autres prétendants ont également leur chance de succéder à Bensalah. Le sénateur Abdelouahab Benzaïm, membre du Comité central du Front de libération nationale, est un homme très ambitieux. Il a occupé le poste de vice-président de l’APW d’Alger avant son élection au Conseil de la Nation du temps de Amar Saïdani. De son côté, le sénateur Mustapha Djeghdali, président de la commission de santé, souhaite tout autant briguer le poste de président du Sénat. L’autre nom avancé est celui de Karim Younès. Ce sera le président Abdelmadjid Tebboune qui nommerait l’ancien président de l’APN comme sénateur du tiers présidentiel, avant de le voir propulser à la tête du Sénat, nous dit-on. Selon des sources, « c’est logique que Karim Younès soit propulsé à la tête du Sénat » au motif qu’« il a eu à conduire le dialogue au sein du panel au moment où il y avait peu de gens capables d’accepter une telle mission ». « Grâce à une ténacité sans faille et une persévérance, malgré des critiques acerbes de toutes parts, que la médiation de Karim Younès à la tête du fameux panel de dialogue a donné ses fruits et débouché sur une date pour la présidentielle », nous explique-t-on. Ancien président de l’APN et ex-membre du Comité central, Karim Younès a été, pour rappel, un des fervents soutiens et supporter de Ali Benflis lors de son opposition à Bouteflika en 2003. Et c’est cette prise de position qui lui a valu la sanction d’être démis de son poste au profit de Amar Saïdani.
Quoi qu’il en soit, selon nos sources, même si la candidature de Karim Younès est avancée, rien n’affirme qu’elle soit retenue. Et pour cause. « Il est question de mettre à la tête du Sénat un responsable capable de mener à bon port l’institution, mais il faut tout autant que ce responsable ait les faveurs du Hirak ou au moins celle du citoyen », note nos sources, précisant que « depuis l’élection de Tebboune, la tendance générale est à l’apaisement dans tous les domaines, et cet apaisement doit aussi se décliner à travers la nomination de responsables acceptés par le Hirak ».