Bonne nouvelle pour les praticiens exerçant au Sud. Des augmentations conséquentes de leurs traitements mensuels seront effectives dans quelques mois où ils passeront du simple au double.
Après des années d’attente d’une éventuelle revalorisation des salaires, la lutte des syndicats de la santé connaîtra enfin un dénouement heureux. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le Premier ministre Noureddine Bedoui, samedi dernier en annonçant la multiplication par deux et demi du salaire des praticiens spécialistes de la santé publique exerçant dans les wilayas du Sud, par rapport à ceux exerçant dans le Nord, outre la généralisation de la prime du service civil.
En effet, dans une allocution lue par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Salah Eddine Dahmoune, à l’ouverture de la conférence nationale sur « le renforcement de la santé dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux », le Premier ministre a fait état également de « la généralisation de la prime du service civil avec l’attribution d’une allocation de 7% du salaire de base pour chaque jour de travail, à ajouter aux frais de mission, appliquée sur quinze jours environ/mois pour chaque fonctionnaire du secteur de la Santé concerné par cette activité ». Par ailleurs, ces derniers, rappelons-le, ont observé une multitude de débrayages durant les dernières années, revendiquant outre l’augmentation de leurs salaires, la révision du régime indemnitaire et l’achèvement du statut particulier. Néanmoins, force est de constater l’accalmie qui a marqué le secteur depuis plusieurs mois, synonyme d’une amélioration de leur situation.
Des mesures inédites
Dans le même contexte, M. Bedoui a annoncé la mise en place d’un système incitatif, au titre du PLF 2020, au profit des médecins privés, des pharmaciens et des laborantins désirant exercer au Sud, en bénéficiant, a-t-il dit, de différents mécanismes de soutien public, d’exonération de taxes et d’impôts, ainsi que de bonification de taux d’intérêts et d’autres facilitations pour l’accès au foncier.
Qualifiant ces mesures d’« inédites », le ministre a affirmé qu’elles « améliorent l’attractivité des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux pour les professionnels de la Santé qui doivent comprendre que leur avenir se construit également dans le Sud et non pas uniquement au Nord ». « Nous voulons à travers toutes ces mesures assurer une couverture sanitaire globale en vue de combler le déficit dans les différentes spécialités, alléger les souffrances des citoyens et leur éviter de parcourir de longues distances pour bénéficier de soins », a-t-il ajouté.
Concernant l’amélioration de la qualité des prestations de santé prodiguées, le Premier ministre fait part de la signature de 117 conventions de jumelage englobant toutes les spécialités dont 97 dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, outre l’ouverture de 198 postes budgétaires pour l’accès à la formation spécialisée au profit des jeunes médecins généralistes en particulier, ceux âgés de moins de 40 ans, ayant assuré un service effectif pour une durée de 5 ans au niveau de 9 wilayas du Sud, avec une moyenne de 22 postes pour chaque wilaya.
Il s’agit des wilayas d’Adrar, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Illizi, Tindouf, El-Oued et
Ghardaïa, à condition que cette mesure touche neuf spécialités prioritaires et très demandées par les citoyens, à savoir gynécologie-obstétrique, réanimation et anesthésie,
médecine interne, chirurgie pédiatrique, chirurgie orthopédique et traumatologique, imagerie médicale et radiologie, pédiatrie et chirurgie générale. F. D.