Près de 6 millions de personnes devraient connaître des augmentations de salaires, de pensions de retraite et de l’allocation chômage, et ce, dès la fin de ce mois de janvier, selon le ministère du Travail. Il est également attendu durant l’année en cours l’ouverture des plis techniques du projet Solar 1000 MW, le lancement par Alnaft du nouvel appel d’offres en matière d’exploration, destiné aux compagnies étrangères, l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars, ainsi que l’ouverture de succursales ou de filiales de banques publiques nationales en Afrique subsaharienne. Tout un programme !

Par Khaled Remouche
En effet, l’année 2023 verra l’application de l’augmentation des salaires des fonctionnaires, de l’allocation chômage et des pensions de retraite dès ce mois de janvier. Ce qui tend à la préservation du pouvoir d’achat d’une grande partie de la population impacté par la série d’augmentation des produits de large consommation depuis la chute des prix du pétrole en 2014, les effets de la crise sanitaire, ainsi que par les conséquences de la guerre Russie-Ukraine. Le personnel de santé, notamment les médecins et les infirmiers, les enseignants, les corps de sécurité et autres métiers de la Fonction publique verront leurs salaires augmenter en 2023 et 2024.
L’année 2023 verra également l’application du statut particulier de l’enseignant qui pourrait entraîner, pour une partie du personnel de l’enseignement primaire, moyen et secondaire, une seconde augmentation des salaires. L’année 2023 pourrait également voir l’application du statut particulier du personnel de santé qui induit une revalorisation des salaires de cette catégorie de fonctionnaires. Les fonctionnaires sont donc relativement privilégiés dans cette augmentation des salaires, puisque le niveau d’augmentation atteint 4 500 dinars à 8 500 dinars mensuellement selon les catégories en 2023 et 2024, soit un minimum d’environ 10% pour un salarié qui touche 45 000 dinars mensuellement. Un seuil qui représente le niveau de salaire de l’ensemble des fonctionnaires. La majorité d’entre eux auront, ainsi, en 2023, un salaire mensuel d’au moins 50 000 dinars.
Cette augmentation touche 2,8 millions de fonctionnaires. Les enseignant bénéficieront, selon le ministre du Travail, d’une augmentation de 13 500 dinars au total en 2023 et 2024. Les petites pensions font l’objet également d’une augmentation relativement significative. Les retraités qui touchaient une pension entre 4 000 et 10 000 dinars, et qui cumulent moins de 15 ans d’activité recevront, dès fin janvier 2023, 15 000 dinars par mois, et ceux qui touchaient 15 000 dinars percevront 20 000 dinars chaque mois dès fin janvier. Sur 3 millions de retraités que compte le pays, 1 150 000 retraités toucheront à partir de fin janvier 2023 une pension minimale respectivement de 15 000 et 20 000 dinars mensuellement. L’allocation chômage est également portée à partir de fin de ce mois de janvier à 15 000 dinars contre 13 000 dinars auparavant. La mesure touchera 1,9 million jeunes chômeurs.
Au chapitre énergie, l’ouverture des plis techniques pour le projet Solar 1000 pourrait être organisée en 2023, donnant le signal à la mise en oeuvre du programme de réalisation d’une capacité de 15 000 MW en énergie renouvelable, principalement solaire à l’horizon 2035. L’appel d’offres en matière d’exploration et de développement des gisements d’hydrocarbures pourrait être lancé par Alnaft en 2023, un signal à l’implication de nouvelles compagnies étrangères dans l’exploration et le développement de nouvelles ressources pétrolières et gazières.
Il est attendu en amont pétrolier et gazier la mise en service de nouveaux gisements de pétrole et gaz, notamment ceux du sud-ouest, d’Isarène au sud-est. Ce qui pourrait accroître la capacité d’exportation de Sonatrach qui a le double défi de doubler sa production gazière et faire face à la hausse de la demande domestique en produits énergétiques. Quant au secteur financier, l’Algérie enregistrera au cours de l’année 2023 l’ouverture de succursale ou de filiales de banques publiques en Afrique subsaharienne, notamment en Mauritanie et au Sénégal. Ce qui constitue l’accompagnement tant demandé par les exportateurs nationaux pour pouvoir conquérir de nouveaux marchés en Afrique.
Il est également attendu d’atteindre l’objectif de 10 à 15 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures. L’ouverture du capital de deux banques publiques est également prévue. De plus, l’année 2023 verra la mise en oeuvre de la loi monnaie et crédit ainsi que la promulgation de la loi sur le partenariat public-privé. Sur un autre volet, les crédits automobiles pourraient commencer à se généraliser en 2023 avec la mise en service, fin 2023, de l’usine Fiat d’Oran et la signature, l’année en cours, de contrats avec d’autres constructeurs pour la production de véhicules particuliers en Algérie. L’accent sera mis, en outre, en 2023 sur la poursuite des efforts de digitalisation des banques et du secteur financier. n