Par Feriel Nourine
Que peut-il bien nous rester avec un pouvoir d’achat laminé par une inflation qui ne veut pas cesser son avancée dévastatrice parmi les citoyens ? Peut-être l’obligation de devoir continuer à consommer et à débourser, mais sans pouvoir aucun face au «tout augmente» qui caractérise les prix de tous les produits et réduit sensiblement la consistance des salaires.
L’on se couche le soir sur un prix et on se réveille le lendemain sur un autre prix, porteur d’une énième hausse qui ne surprend presque pas. La pratique est devenue courante jusqu’à s’ériger en culture sacrée dans les mœurs de consommation dans le pays. Principale cible d’une malsaine opération qui va parfois jusqu’à frapper la dignité des citoyens, qui ne savent plus ce qui leur arrive ni ce qu’il faut faire pour, au moins, limiter les dégâts. Ils payent la flambée des prix, mais ils sont aussi les seuls à ne pas pouvoir échapper au fisc dont les caisses se remplissent chaque mois des taxes retenues sur les salaires.
Pendant ce temps, des analyses, dont celle émanant des pouvoirs publics, tentent de justifier l’inflation en l’inscrivant dans une logique de conjoncture internationale défavorable pour un pays importateur comme l’Algérie. Les produits de base et les services affichent des prix record, et le dinar traverse ses plus mauvais jours face aux monnaies étrangères. Mais ces facteurs ne sont pas les seuls à doper les prix. La spéculation fait le reste, et parfois, le gros du travail.
Pendant ce temps, la révision des salaires est mise en avant par le gouvernement pour tenter de rassurer les Algériens qui vont en bénéficier. Ces derniers, et pas les autres dont les salaires stagnent depuis des années, vont peut-être pouvoir récupérer ce qu’ils peuvent récupérer d’un pouvoir d’achat perdu. Et dans ce cas, ce sera beaucoup plus pour payer les faiseurs d’inflation que pour boucler leurs fins de mois.