Par Bouzid Chalabi
L’idée d’interdire l’importation du pétrole russe dans les pays européens, énoncée dimanche dernier par le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, s’est vite traduite par une flambée de l’or noir à l’ouverture du marché hier lundi.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a en effet frôlé les 140 dollars. Il se rapproche ainsi de son record absolu de 142,50 dollars datant de juillet 2008. Concernant les autres prix de référence de l’or noir, le baril de pétrole WTI américain bondissait de 6,34% à 123 dollars et le prix du baril de Brent de la mer du Nord s’envolait de 5,60% à 124,73 dollars. Quant au prix du contrat de gaz européen de référence, il bondissait également de 50% et a atteint un nouveau record à 345 euros le mégawattheure. Une poussée de fièvre qui inquiète aujourd’hui les pays européens pourtant à la source de cette flambée. Mais aussi une manne pour les pays exportateurs de pétrole.
A propos de la menace d’un embargo sur le pétrole russe, l’analyste Jochen Stanzl pour CMC Market souligne qu’elle a déjà fait disparaître du marché mondial la quasi-totalité du pétrole russe, soit 7% de l’offre mondiale. Pour Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown «des sanctions sur les exportations de pétrole russe auraient un effet ricochet sur les économies européennes, diminuant l’offre sur le marché mondial, augmentant les prix pour les industries et rendant encore plus douloureuse la hausse du coût de la vie». De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu que les sanctions contre la Russie auraient un «impact substantiel» sur l’économie mondiale et des effets «collatéraux pour d’autres pays».
Des dommages qui ont déjà commencé dans le sens où les Bourses européennes ont accusé le coup avec un replis de plus de 4%. Même si en milieu de journée, elles ont ont réduit leurs pertes après avoir été rassurées par un nouveau round de négociation entre la Russie et l’Ukraine.
C’est dire que la crise russo-ukrainienne et la série de sanctions économiques imposées par les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont accru les risques pour l’économie mondiale.