Par Sihem Bounabi
Au deuxième jour des épreuves du baccalauréat de cette année, la problématique d’internet marquée cette année par des coupures ciblées des réseaux sociaux et messageries instantanées durant les horaires des épreuves a toutefois fait réagir les professionnels du secteur numérique et les particuliers qui ont lancé des appels à trouver des solutions plus efficaces face à ces désagréments récurrents depuis six ans.
Bachir Tadjeddine, président du Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN) a déclaré, hier, que «certes, il y a une amélioration cette année, du fait que les personnes qui ont une connexion internet professionnelle n’ont pas subi de perturbations sauf quelques entreprises qui se sont plaintes de cette situation», mais «les particuliers ont subi de fortes perturbations notamment pour accéder aux réseaux sociaux et aux messageries instantanées».
Il explique que face à cette situation, le GAAN a réagi officiellement en publiant un communiqué où il est souligné «bien qu’il y ait une amélioration notable de l’aspect des usages économiques, qui a permis à de nombreux établissements dépendant de l’abonnement Internet professionnel d’exercer leurs activités de manière quasi normale, nous avons reçu des appels d’entreprises qui se plaignent de la perturbation de leur activité en raison de la fluctuation susmentionnée».
Dans le communiqué, le GAAN rappelle qu’il a toujours promu l’accélération de la transformation numérique en Algérie, qui «est directement liée à la disponibilité d’une connexion permanente et de bonne qualité à Internet».
Ainsi cette transformation et «son lien étroit avec l’économie», «la création de richesses, le domaine des startups et le l’économie de la connaissance», impliquent inéluctablement à «trouver des solutions appropriées qui garantissent et maintiennent la crédibilité des examens nationaux. Dans le même temps, il assure la continuité des services des entreprises du numérique, en particulier et du secteur économique, en général, et préserve le droit des citoyens d’utiliser divers services Internet».
Bachir Tadjeddine souligne à ce propos qu’«il y a une multitude de solutions possibles faciles à appliquer». Il cite à titre d’exemple la mise en place de brouilleurs au niveau des centres d’examens et le renforcement des contrôles pour interdire aux candidats d’introduire des téléphones portables ou autres outils numériques au niveau des centres d’examens.
Il émet ainsi le souhait d’une solution définitive à ces perturbation durant la période du bac en confiant : «On espère vraiment que l’année prochaine il n’y aura plus de coupure internet et que des solutions soient trouvées pour permettre à la vie économique de se poursuivre normalement sans qu’il est de perturbations numériques durant la semaine du déroulement de l’examen du baccalauréat.»
Placer des brouilleurs au niveau des centres d’examens est aussi l’appel lancé par Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce). En effet, dans une déclaration à un site électronique, il
appelle à trouver «des solutions alternatives et à leur mise en place dès la prochaine session du bac, dont notamment l’utilisation de brouilleurs à l’intérieur des centres d’examen». Il a également révélé que des membres de l’Apoce ont rencontré des cadres d’Algérie Télécom, il y a quelques jours, et ont discuté avec eux des mesures prises lors de l’examen du baccalauréat. Mustapha Zebdi affirme que suite à cette rencontre, «ils nous ont dit que l’entreprise maintiendra la continuité du débit internet et de la navigation par rapport à l’abonnement des entreprises et que les coupures concernent les réseaux sociaux et les abonnements internet des particuliers».
Le président de l’Apoce tient toutefois à s’élever contre cette décision en soulignant que même si ces coupures ont pour but de protéger la crédibilité de l’examen du baccalauréat, «le blocage partiel de certaines plateformes de partages et des messageries instantanées est injustifié».
Le premier jour des épreuves du baccalauréat session 2022 a été, en effet, marqué par le blocage de tout accès aux réseaux sociaux, suite aux dispositifs de surveillance et de sécurité qui ont été déployés par les autorités dans tous les centres d’examen au niveau national pour assurer un bon déroulement. n